| MORT-NÉ, MORT-NÉE, adj. A. − [En parlant d'un foetus (d'un enfant, d'un animal)] Qui est mort avant de naître. Il y avait près de Domrémy une Notre-Dame-des-Aviots qui avait la spécialité de ranimer pendant quelques heures les enfants morts-nés (A. France, Orme, 1897, p.104).Ils s'en prennent aussi (...) aux bouchers, qui vendent du veau mort-né pour du veau de lait (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p.76). − Emploi subst. Son désespoir s'accrut du fait que le mort-né était un garçon (Radiguet, Bal, 1923, p.20). B. − Au fig. [En parlant d'un projet, d'une entreprise] Qui échoue avant même d'avoir pris son essor. Synon. avorté.Jusqu'à présent, je ne vois venir aucun article, et mon livre semble, mort-né, tomber déjà dans le plus sombre oubli (Gide, Corresp.[avec Valéry], 1891, p.76). Prononc. et Orth.: [mɔ
ʀne]. Att. ds Ac. dep. 1694. Plur. des enfants mort-nés, des filles mort-nées. V. mort2. Étymol. et Hist. 1283 enfés mors nés (Beaumanoir, Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 617); 1408 enfans mors nez (Nicolas de Baye, Journal, 11 janv., éd. A. Tuetey, t.1, p.221). Comp. de mort2* adj. et de né, part. passé de naître*. Fréq. abs. littér.: 56. |