| MOREAU, -ELLE, adj. HIPPOL. [En parlant d'un cheval] Qui est d'un noir foncé et luisant. Chevaux moreaux. C'est un tape-cul attelé d'une jument morelle, conduit par un cocher borgne et souvent ivre (Arnoux, Nuit St-Avertin, 1942, p.10).Son poil [d'un cheval] moreau, humide, où saillaient les muscles mobiles et les côtes soufflantes, lui donnait un aspect de monstre demi-marin (Arnoux, Rhône, 1944, p.122).− Emploi subst. masc. Cheval moreau. (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth.: [mɔ
ʀ
ο], fém. [-εl]. Ac. 1694-1878: moreau. Étymol. et Hist. A. Subst. ca 1180 morel «cheval noir» (Fierabras, 173 ds T.-L.). B. Adj. 1remoitié du .iiies. [ms.] «brun foncé, noir (d'un cheval)» (Pastourelles, XLVIII, éd. J.-Cl. Rivière, t.2, p.78, 41: palefroit morel); 1455-57 [ms.] cheval moreau (Comptes des mines de Jacques Coeur, Arch. KK 329, fo184 rods Gdf.). D'un lat. pop. *maurellus «brun comme un Maure», dér. de Maurus, v. maure (cf. le nom propre Maurellus att. en lat. d'Espagne au viiies., d'apr. FEW t.6, 1, p.556a, note 22; d'où Morel, comme nom de cheval en a. fr.: 1180-90, Alexandre de Paris, Alexandre, éd. Elliott Monographs, 37, p.235, 4130). On note plus anciennement destrier moreis et moreis, subst. (ca 1130, Gormont et Isembard, éd. A. Bayot, 91 et 101). |