| MORDACHE, subst. fém. A. − Plaque de métal mou ou morceau de bois garnissant les mors d'un étau pour serrer une pièce sans la détériorer (d'apr. Boissier 1975). − P. anal. Dans la scie à grumes comme dans la scie à ruban, un guide encadre la scie: il est renforcé, garni de métal antifriction entre ses mordaches et réglable en hauteur suivant le diamètre des grumes (Gorgeu, Machines-outils, 1928, p.136). B. − Extrémité de certaines pinces ou de grosses tenailles. (Dict. xixeet xxes.). C. − Grosse pince qui sert à disposer les bûches dans une cheminée (d'apr. Jossier 1881). Prononc.: [mɔ
ʀdaʃ]. Étymol. et Hist. 1. 1560 «morailles?» v. FEW loc. cit. infra, note 1 (Doc. ds Arch. Cossonay ds Gdf.); 1607 «morailles» (Oudin, Trésor des deux lang. françoise et espagnolle); 2. 1765 «pièce de bois, de métal tendre, qu'on applique sur les mâchoires d'un étau pour serrer un objet sans l'endommager» (Encyclop.); 3. 1771 «extrémité de certaines pinces ou tenailles» (Trév.) Prob. empr., malgré l'absence d'attest. dans les textes anc., à un représentant occitan ou peut-être plutôt fr.-prov. (l'évolution en -[ʃ]- du lat. -[ki]- étant normale en fr.-prov., contrairement à l'occitan où il aboutit normalement à -[s]-) signifiant «morailles», du lat. vulg. mordacia, fém. du lat. médiév. mordacium «agraffe» (1304 ds Du Cange), de mordaceus «pince» (viiie-ixes. ds FEW, loc. cit.), altération morphol. de mordax «tenailles» (800 ds FEW, loc. cit.), substantivation de l'adj. lat. mordax «habitué à mordre, mordant (au propre et au fig.)». Bbg. Rupp. 1915, p.69, 88. |