| MONOCHROME, adj. Qui est d'une seule couleur. Cliché, harmonie, lithographie, matière, peinture teinte monochrome. Le ciel était bas, d'un gris violâtre; aucun plaisir à revoir la mer; d'une falaise à l'autre et jusqu'à l'horizon elle était terne et monochrome comme aurait pu la peindre un enfant (Gide, Journal, 1918, p.645).Les épreuves tirées d'après ces divers procédés sont généralement monochromes. Elles peuvent aussi être imprimées en plusieurs couleurs (Dacier1944, p.8):. Eugène Carrière, qui vient dîner à Auteuil avec Geoffroy, m'apporte pour la collection de mes modernes un portrait dudit Geoffroy sur le parchemin blanc de son bouquin, Notes d'un journaliste, un portrait monochrome à l'huile qui est une merveille, un portrait ayant une étroite parenté avec les belles choses enveloppées des grands peintres italiens du passé.
Goncourt, Journal, 1891, p.17. − BEAUX-ARTS. Sculptures monochromes. ,,Dans les arts de l'antiquité (...) ouvrages de sculpture sur lesquels on n'appliquait aucune couleur`` (Chabat t.2 1876). ♦ Emploi subst. Objet peint d'une seule couleur. Imposante Salting collection révéla à l'Europe, jusque-là avide seulement de potiches de la famille noire ou de la famille rose, la beauté des monochromes chinois (Morand, Londres, 1933, p.162). Prononc. et Orth.: [monokʀ
ο:m]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1803 (Boiste, s.v. Monochromate: Monochrome. adj. [peinture] d'une seule couleur). Empr. au gr.
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ς «qui est d'une seule couleur»; cf. angl. monochrome «tableau exécuté en camaïeu» 1662 ds NED. Fréq. abs. littér.: 10. DÉR. Monochromie, subst. fém.Qualité de ce qui est peint d'une seule couleur. Il y aurait sécheresse sans le moelleux de la lumière, découpure et bariolage sans la monochromie qui supprime les couleurs au lieu de les fondre (Fromentin, Voy. Égypte, 1869, p.141).Un effort considérable a été fait pour que la qualité des timbres s'améliore sans cesse. Typographie puis taille-douce, monochromie, bichromie puis polychromie (Admin. P. et T., 1964, p.23).P. méton. Tableau en une seule couleur. Ce qui l'a sauvé [Decamps], c'est que presque tous ses tableaux sont des monochromies bitumineuses avec des réveillons, des espèces de crayons noirs relevés de touches de pastel (Goncourt, Man. Salomon, 1867, p.149).Au fig. Sorte de monotonie due à la répétition d'un même procédé. L'unité de chaque tableau n'est plus, comme chez les classiques, dans la subordination des détails (...) à l'ensemble, mais, si je puis dire, dans leur interminable monochromie. Oui, cet artiste a une merveilleuse puissance d'entassement dans le même sens (Lemaitre, Contemp.,1885, p.268).− [mɔnɔkʀ
ɔmi]. Cf. mono- − 1reattest. 1857 (Fromentin, Été Sahara, p.240); de monochrome, suff. -ie*; cf. angl. monochromy (1855 ds NED). BBG. − Sculpt. 1978, p.656. |