| * Dans l'article "MONACAL, -ALE, -AUX,, adj." MONACAL, -ALE, -AUX, adj. A. − 1. Des moines ou des moniales. Ils devisaient longuement ensemble de la gent monacale et de ses ignobles vices, pourquoi les moines sont refuys du monde (Sainte-Beuve,Tabl. poés. fr., 1828, p.272).Le christianisme se développe à partir de l'essénisme et du sadducianisme [synon. de saducéisme]: il doit au premier les institutions monacales et la force dynamique de ses oeuvres de charité; au second, les institutions ecclésiastiques (Univers écon. et soc., 1960, p.64-6). 2. Qui appartient à des moines (ou à des moniales), à un monastère. Les parcs sont les derniers vestiges des jardins conventuels et des vergers monacaux dans lesquels ils furent taillés, au lendemain de la confiscation des biens du clergé (Morand,Londres, 1933, p.117). 3. Qui caractérise les moines (ou les moniales), leur esprit, leur façon d'être. État, régime monacal. Qui sont ces moines? En général, des paysans d'Espagne et d'Italie, entrés jeunes dans les couvents de leurs patries, et qui, s'ennuyant de la vie monacale, (...) demandent à être envoyés en terre sainte (Lamart.,Voy. Orient, t.1, 1835, p.344).Depuis les aberrations de l'ascétisme monacal jusqu'à ses ignorances béatifiées (Lamart.,Nouv. Confid., 1851, p.286).Les livres sacrés (...) avaient commencé (...) à se couvrir de figures en teintes plates gauches, raides, anémiées par la règle monacale dont les bénédictins du dixième siècle allaient même accentuer la rigueur (Faure,Hist. art, 1914, p.462). B. − P. anal. Qui évoque les moines (ou les moniales) ou leur mode de vie. 1. [En parlant d'une pers., de son aspect, de son comportement ou de son cadre de vie] De grands bonnets (...) à coiffe plissée, à barbes tombantes, qui cachent les cheveux, amaigrissent le visage et donnent aux femmes un aspect monacal déplaisant et prétentieux (Du Camp,Hollande, 1859, p.189).Cette petite chambre, d'une propreté maniaque, avec sa commode de noyer et son lit monacal, garni de rideaux blancs (Zola,Dr Pascal, 1893, p.173).Une sobriété monacale dans les repas et les distractions, une existence de travail et de tristesse (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p.143). 2. [En parlant d'une chose] C'est la seule grâce mondaine dont il ait embelli ce tableau austère, un peu monacal, absolument évangélique, si l'on entend par là la gravité du sentiment et de la manière (Fromentin,Maîtres autrefois, 1876, p.78).Cette bouteille trapue (...) évoquait (...) les prieurés du moyen âge, avec son antique panse monacale, sa tête et son col vêtus d'une capuche de parchemin (Huysmans,À rebours, 1884, p.219). Rem. Sur la distinction entre monacal et monastique, v. ce dernier mot rem. REM. Monacalement, adv.D'une manière monacale. Vivre monacalement (Ac.1798-1935). Prononc. et Orth.: [mɔnakal], masc. plur. [-o]. Att. ds Ac. dep. 1694; 1694 et 1718: -chal. Étymol. et Hist. Av. 1528 monachal (Jean d'Auton, Chron., éd. R. de Maulde La Clavière, t.2, 231). Empr. au b. lat. monachalis «monacal, monastique» (av. 431), dér. de monachus, v. moine. Fréq. abs. littér.: 123. Bbg. Wind. 1928, p.44. |