| MOINERIE, subst. fém. Péjoratif A. − Ensemble des moines, des moniales (et du clergé); esprit, comportement des moines (et du clergé). Quand les moines se font assister des délégués de M. le ministre de la Guerre pour prêcher le coup d'État (...), quand les civils, honteux, courbent la tête sous l'affront, et n'y trouvent d'autre réponse que de se faire les agents de cette moinerie criminelle (Clemenceau,Vers réparation,1899, p.40).Cette aimable femme qui (...) pour avoir tenté d'arracher les victimes aux bourreaux, ameuta contre elle toute la moinerie et fit aboyer tous les sorbonnagres (A. France,Bergeret,1901, p.186). − P. méton. Communauté monastique, monastère. Les paysans ayant contesté je ne sais quelle dîme à je ne sais quelle moinerie, l'archevêque leur avait envoyé un homme très-bien stylé (...) pour ramener ces mauvaises gens aux bons principes (Sand,Beaux MM. Bois-Doré,t.1, 1857, p.99). B. − P. anal. Manière d'être, de penser, semblable à celle des moines. [Le patriotisme] (...) n'est-ce qu'une hypocrisie et une moinerie qui a succédé à une autre? (Desmoulinsds Vx Cord.,1793-94, p.300).Je l'ai peint [Gourmont] un peu au physique, avec ses moineries, ses habitudes (Léautaud,Journal littér.,1922-24, p.306). Prononc. et Orth.: [mwanʀi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. xives. moignerie (Dial. de S. Grég., ms. Evreux, fo73dds Gdf.). Dér. de moine*; suff. -erie*. |