| MOELLON, subst. masc. A. − BÂT. ,,Pierre de construction qui s'emploie dans les massifs de construction et dans les murs et qu'on recouvre ordinairement de plâtre ou de mortier`` (Noël 1968). Moellon brut, équarri, naturel, taillé; maçonnerie en moellon(s); tas de moellons. La muraille était faite de moellons au milieu desquels, pour ajouter à la solidité, avait pris place de temps en temps une pierre de taille (Dumas père, Monte-Cristo,t.1, 1846, p.175).L'aspect de l'habitation était rude, bâtie de moellons bruts de toute taille, rares dans le pays, d'une extraction et d'un transport difficiles (Pesquidoux,Livre raison,1928, p.123). ♦ Moellon d'appareil. ,,Moellon équarri et piqué`` (Barb.-Cad. 1963). Moellon piqué. Moellon ,,qui est taillé à vives arêtes (...) au moyen de la pointe du marteau`` (Noël 1968). B. − MIROIT. Pierre que l'on fait mouvoir sur une surface à polir en interposant une matière abrasive. (Dict. xixeet xxes.). REM. Moellon(n)age,(Moellonage, Moellonnage) subst. masc.,bât. Construction faite avec des moellons. (Dict. xxes.). Prononc. et Orth.: [mwalɔ
̃], [mwε-]. V. moelleux. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xiies. moillon «gros morceau de pain» (Robert le Diable, 1170 ds T.-L.); 2. ca 1200 (Graindor de Douai, Jérusalem, 1572, ibid.: Qui portent cailloux bis et quarrax et moilon); 1504 moellon (Comptes du château de Gaillon, éd. A. Deville, p.94); 3. 1752 «pierre à polir les glaces» (Trév.). L'a. fr. moilon est issu d'un lat. vulg. *mutulio altération du class. mūtŭlus, terme d'archit. «corbeau, modillon»; la forme moellon, d'apr. moelle*. Fréq. abs. littér.: 121. Bbg. Dauzat (A.). Mots fr. d'orig. orientale. Fr. mod. 1943, t.11, p.249. _ Delb. Matér. 1880, p.206. |