| * Dans l'article "MOELLEUX, -EUSE,, adj." MOELLEUX, -EUSE, adj. A. − Vx. Qui contient de la moelle. Os moelleux. Bois moelleux (Ac.1935). B. − 1. [En parlant d'une chose, notamment d'une étoffe] Qui est doux et mou au toucher. Divan, lit, tapis moelleux; couche moelleuse. Je courais à travers les rues de Paris, couché sur les moelleux coussins d'un brillant équipage (Balzac,Peau chagr.,1831, p.105).Les fauteuils bas et moelleux, les chauffeuses en velours de Gênes (...), tout avait un précieux parfum de richesse élégante et cossue (Theuriet,Mais. deux barbeaux,1879, p.78). − Emploi subst. masc. sing à valeur de neutre: 1. Cette robe aux plissés purs (...) s'ajustait aux minces épaules avec l'extrême finesse docile et le moelleux d'un tissu sans poids, et laissait finalement à autre chose qu'elle, le soin de chanter l'hymne de la beauté humaine.
Malègue,Augustin,t.2, 1933, p.183. 2. Qui est agréable, en raison de sa douceur, au goût, à l'oreille, à l'œil. a) [En parlant d'un aliment] Vin moelleux. Ni ces infâmes gargotiers ni nos savants cuisiniers ne nous donnent de sauces moelleuses; les uns font de l'eau claire acidulée par le citron, les autres font de la chimie (Balzac,C. Birotteau,1837, p.173).Elle m'apportait elle-même une tasse de chocolat (...). Un chocolat à s'en faire mourir, moëlleux, velouté (Maupass.,Contes et nouv.,t.1, Morin, 1882, p.979). ♦ En partic. Vin moelleux. Vin qui provient ,,d'un cépage naturellement doux, ou dont le raisin a été vendangé à l'apogée de sa teneur en sucre`` (P. Vandyke Price, Le Vrai livre du vin, Paris, éd. Princesse, 1981, p.52). Vin blanc moelleux. Vin de type sucré mais moins que le liquoreux. Un rouge moelleux est souple, fin, velouté (Gault-Millau, févr. 1984, p.21). ♦ Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre: 2. Il m'a fait apporter des poires (...). Et il veut que je lui en parle chaque fois que je le vois et que je donne des détails sur le goût, l'arôme, le moelleux, le juteux...
Duhamel,Maîtres,1937, p.51. b) [En parlant d'un son] Timbre moelleux, voix moelleuse. Tantôt c'est le retentissement sonore de plusieurs harpes; tantôt les sons moelleux de la flûte (Crèvecoeur,Voyage,t.3, 1801, p.316). c) [En parlant d'une ligne, d'une forme] Dont les contours, souples et gracieux, sont agréables à l'œil. Les tapis d'Orient se déroulent en lames métalliques et en moelleuses arabesques sur les marbres du parvis (Sand,Lélia,1839, p.447).Dans le matin bleu, de rares étoiles brillaient encore par brefs sursauts. À droite l'espace blanc s'allongeait. Moelleux et monotone (Guèvremont,Survenant,1945, p.110). − En partic. [En parlant d'une oeuvre picturale, de ses couleurs, de ses lignes] Dont l'exécution est souple, le modelé large et bien fondu. Ses tableaux [de Giotto] sont des scènes de l'Évangile (...) un dessin moins anguleux et un coloris plus moelleux que chez ses rudes prédécesseurs, les distinguent facilement (Stendhal,Hist. peint. Ital.,t.1, 1817, p.86). Prononc. et Orth.: [mwalø], [mwε-], fém. [-ø:z]. ,,La prononc. en [mwε-] gagne du terrain`` (Dupré 1972). Att. ds Ac. dep. 1694. Maupass., loc. cit.: moëlleux. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. a) α) 1490 matiere globose et moelleuse [du cervel] (Le Guidon en fr., m 3 b d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch. t.32, p.107);
β) 1598 [éd.] os mouelleux (Paré, Anatomie, IV, 25, éd. J.-F. Malgaigne, t.1, p.278b); b) 1554 bot. les plus moelleuses branches (L'Arcadie de Sannazar, trad. I. Martin, 135 rod'apr. H. Vaganay ds R. Ét. rab. t.9, p.313); 2. a) 1554 «plein, vigoureux, excellent» vers moelleux (Tahureau, Prem. poés., A MmeMarguerite ds Hug.); b) 1664 «doux au toucher» étoffe moelleuse (Molière, Tartuffe, III, 3); c) 1690 Beaux-Arts tableaux moelleux (Fur.); d) 1694 vin moelleux (Ac.); e) id. voix moelleuse, jeu moelleux [du clavecin] (ibid.); f) 1836 (Th. Gautier, Mllede Maupin, XI, éd. A.Boschot, p.257: [d'une femme] ...les moëlleuses ondulations de ces contours plus souples et plus veloutés que le cou des cygnes). B. Subst. 1. 1699 Beaux-Arts (Le Comte, Cabinet des singularitez d'architecture, peinture... ds DG: charmer nos yeux par la tendresse et le moelleux); 2. 1836 chorégr. [d'une danseuse] avoir du moëlleux (Land.). Dér. de moelle*; suff. -eux*; cf. le lat. medullosus «moelleux, rempli de moelle» (Celse). Fréq. abs. littér.: 241. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 343, b) 476; xxes.: a) 360, b) 259. DÉR. Moelleusement, adv.[Correspond à supra B] Agréablement, confortablement. Ils savouraient leur bonheur (...) la tête moelleusement posée sur un oreiller de duvet (Dorgelès,Croix de bois,1919, p.147).− [mwaløzmɑ
̃], [mwε-], [mwe-]. Martinet-Walter 1973 [-a-], [-ε-] (9/7). Att. ds Ac. dep. 1798. − 1reattest. 1765 (Encyclop.: on dit en peinture... moëlleusement peint lorsque les coups de pinceau ne sont pas trop sensibles mais qu'ils sont bien fondus) de moelleux, -euse, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér.: 21. BBG. −Gohin 1903, p.367. _ Quem. DDL t.4. |