| MOÛT, subst. masc. A.− 1. Jus de raisin qui vient d'être exprimé et n'a pas encore subi la fermentation alcoolique. La transformation des sucres du raisin en alcool est l'œuvre des levures qui existent normalement sur la peau des raisins mûrs et que le foulage immerge dans le moût (Brunerie, Industr. alim.,1949, p. 76): ... on équarrissait de nouveau la vendange écrasée par la pression des machines, et (...) on la reconstruisait en plateau régulier pour en exprimer tout le jus restant. Le moût, qui ne s'égouttait plus que faiblement, descendait avec un bruit de fontaine épuisée dans les auges de pierre...
Fromentin, Dominique,1863, p. 12. − [Dans un cont. métaph.] La passion avait envahi tout en lui (...). C'était une fermentation tumultueuse, pareille à celle du moût dans la cuve, ayant plus de mousse que de liqueur, plus de bouillonnements que de force (Theuriet, Mar. Gérard,1875, p. 111). 2. P. anal. Jus de pomme ou de poire destiné à la fabrication du cidre ou du poiré, avant la fermentation alcoolique. (Dict. xixeet xxes.). B.− TECHNOL. Suc de certains végétaux destiné à la fermentation alcoolique. Moût de betterave. (Dict. xixeet xxes.). − BRASS. Jus sucré obtenu par l'action de l'eau bouillante sur le malt broyé et n'ayant pas encore subi de fermentation. Le malt (...) est composé d'orge germée, concassée et bouillie ayant servi pour obtenir le liquide appelé moût (Pouriau, Laiterie,1895, p. 156).La fin du brassage est atteinte lorsqu'une goutte de moût refroidi, additionnée de liqueur d'iode ne se colore plus en bleu, révélant ainsi la disparition totale de l'amidon par complète saccharification (Industr. fr. brass.,1955, p. 9). Prononc. et Orth. : [mu]. Homon. mou, moue, formes de moudre. Ac. 1694, 1718 : moust; dep. 1740 : moût, accent circonflexe remplaçant l'anc. s, mais pas d'accent dans moutarde et moutardier. Étymol. et Hist. 1. Ca 1256 « jus de raisin destiné à la fabrication du vin et qui n'a pas encore subi la fermentation alcoolique » (Aldebrandin de Sienne, Régime corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, p. 146, 29); 2. 1611 « jus de certains fruits ou végétaux avec lequel on fabrique des boissons alcooliques » (Cotgr.). Du lat. mustum, att. au sens 1. Fréq. abs. littér. : 27. Bbg. Clément (J.-M.). Lex. des termes de brasserie. Banque Mots. 1977, no13, p. 83. |