| MISTRAL, subst. masc. Vent violent, de secteur nord à nord-ouest, froid et sec, résultant de dépressions formées au-dessus de la Méditerranée et qui souffle dans la vallée du Rhône et sur le littoral méditerranéen. Mistral glacé; coup, rafale de mistral; matin, soir, jour de mistral; le pays du mistral. Le mistral faisait voltiger nos manteaux et nous glaçait (Stendhal,Mém. touriste,t.1, 1838, p.291).Pour se protéger du mistral, l'agriculteur de la vallée du Rhône élève des haies de roseaux ou de cyprès (Meynier,Paysages agraires,1958, p.96).La popularité de ce vent a débordé sa région d'origine et il est fréquent que le vent du Nord à l'Est et à l'Ouest de la vallée du Rhône reçoive ce nom. Le vrai mistral ne dépasse pas le golfe de Saint-Tropez (Chass.1970, p.230).− P. métaph. et p. compar. C'était l'embargo levé sur tous ses biens, le réveil d'un cauchemar de deux mois, le coup de mistral balayant tous les tourments, toutes les inquiétudes (A. Daudet, Nabab,1877, p.15).La belle page: «Au commencement, Dieu créa le ciel et la Terre», a été comme le froid mistral qui a épuré le ciel (Renan,Hist. peuple Isr.,t.1, 1887, p.80). Prononc. et Orth.: [mistʀal]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. Ca 1525 mestral «nord-ouest» (Voyage d'Antoine Pigaphetta, fo15 ro); 1544 «vent violent du nord-ouest» (N. Herberay des Essars, Amadis de Gaule, livre V, chap.18, t.2, f32 vo); 1625 mistral (Doc. ds Peiresc, Lettres, éd. Tamizey de Larroque, t.6, p.316, note). Empr. à l'a. prov. maestral «magistral» (xiies. ds Rayn.) proprement «vent maître (soufflant du nord-ouest)» (cf. le prov. mod. mistral, s.v. maïstrau, les parlers du sud-est de la France ds FEW t.6, 1, pp.43b-44a, mais aussi l'a. prov. maïstre xiies. ds R. Lang. rom. t.32, p.551, le cat. mestral ds Romania t.44, p.293), du b. lat. magistralis «de maître» (ives.), dér. de magister «maître». Au sens de «nord-ouest» on trouve l'a. prov. maestral fin xves. (Livre de comptes des ouvriers de ND la major, fo144 rods R. Lang. rom. t.39, p.163, l.8) et le cat. mestral (Atlas catalan, Ms. de 1375 ds Jal). Fréq. abs. littér.: 94. Bbg. Quem. DDL t.15. |