| MISAINE, subst. fém. MARINE A. − 1. (Voile de) misaine. Voile principale du mât situé à l'avant d'un navire, entre le beaupré et le grand mât. Je passai la nuit (...) bord sur bord, mais sous le grand hunier et la misaine seulement, car il ventait si frais, que nous ne pouvions porter d'autres voiles (Voy. La Pérouse, t.3, 1797, p.249).V. aussi P. Rousseau, infra. 2. Misaine(-)goélette ou goélette-misaine. ,,Voile trapézoïde, qui est enverguée à une corne, et se déploie derrière le mât de misaine des goëlettes et des bâtiments à vapeur qui ont le gréement et la voilure de goëlettes`` (Jal.1). V. goélette B. B. − Mât de misaine. Mât qui porte la misaine. Le maître d'équipage est à la barre (...) son regard (...) fixé (...) sur la proue pour y découvrir, à travers les cordages du mât de misaine, sa route (Lamart., Voy. Orient, t.1, 1835, p.52).Elle [la caraque] reçut un deuxième mât à l'avant, plus petit que le premier et porteur, lui aussi, d'une voile carrée. Ce furent le mât et la voile de misaine (P. Rousseau, Hist. transp., 1961, p.125). − De misaine, loc. adj. ♦ [En parlant d'un inanimé concr.] Relatif au mât de misaine. Étai, hauban, hune de misaine. Ils lui ont fait la chasse sur le pont, et maintenant le voilà quillé sur la vergue de misaine! (Pagnol, Marius, 1931, IV, 1, p.205). ♦ [En parlant d'un marin] Qui travaille au mât de misaine. Les trois Bretons étaient gabiers (...) gabier de misaine (...) gabier de beaupré (...) chef de grande hune (Loti, Fleurs ennui, 1882, p.72). Prononc. et Orth.: [mizεn]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1463 misane «voile du mât placé entre le beaupré et le grand mât» (Arch. Nord, B 3537 no125759 ds IGLF); début xvies. mysenne (Parmentier, Chant royal, B.N. 1537, fo97 rods Gdf. Compl.); 1530 mysayne (Palsgr., p.244); 1636 mas de misaine (Monet). Altération, sous l'infl. de l'ital. mezzana (dep. 1remoitié du xives., Francesco da Barberino ds Batt.), de migenne (1382-84, Comptes du clos des galées de Rouen, éd. Ch. Bréard, p.51), empr. au cat. mitjana (1354, migana ds Alc.-Moll.; mijana en 1449, ibid.); l'ital. mezzana et le cat. mitjana sont des fém. subst. de mezzano et de mitjan, issus du lat. d'époque impériale médianus «du milieu» (cf. médian). La forme mejane en 1552 (Rabelais, Quart Livre, chap.18, éd. R. Marichal, p.103) représente un empr. isolé au prov. mejano, att. en 1525 (Inv. de la Grand Maistresse de Marseille, voir Sain. Lang. Rab. t.1, p.113). Voir Vidos, pp.481-483 et FEW t.6, 1, p.589. Fréq. abs. littér.: 68. Bbg. Hope 1971, p.44. |