| MINOIS, subst. masc. Visage délicat. Regarde-le donc ton fils. (...) c'est tout le père Héricourt, ma chère! tu l'as connu trop vieux pour le retrouver dans ce minois... (Adam, Enf. Aust., 1902, p.62).Dans le deuxième quart de seconde, il vit qu'elle avait un minois pâle, jeune, encore joli (Jouve, Scène capit., 1935, p.39).♦ P. anal. [En parlant d'un petit animal] La même qui dévore de baisers cet objet répugnant [son enfant] me traiterait de «sadique» si elle me voyait baiser (...) le minois délicieux d'un chat (Montherl., Pte Inf. Castille, 1929, p.590). ♦ [En comparant une pers. avec un animal] Svelte, en apparence étourdie, au minois de belette, le nez en vrille, Europe [une soubrette] offrait à l'observation une figure fatiguée par les corruptions parisiennes (Balzac, Splend. et mis., 1844, p.77).D'abord les maris de ces dames, place aux anciens, qui passent devant! le goudron, le vent, le hâle, l'eau-de-vie, leur ont composé des minois chiffonnés de singes... (Loti, Mon frère Yves, 1883, p.21). − Fam. [Toujours accompagné d'un adj. indiquant la délicatesse, le caractère joli] Synon. fam. frimousse.Un ravissant minois. Il y en a une dizaine de délicieuses [danseuses d'Opéra entretenues], des minois à ravir, des corps parfaits (Goncourt, Journal, 1861, p.994).Le joli minois absorbé, un peu boudeur, de Jacqueline (Rolland, J. Chr., Amies, 1910, p.1142). − Expr. affectueuse. Mon joli/petit minois. Elle a toujours quelque chose d'agréable à vous dire; elle ne vous appelle jamais que mon coeur, ma toute belle, mon joli minois (Sand, Valentine, 1832, p.25). Prononc. et Orth.: [minwɑ], [-a]. Martinet-Walter 1973: 9/17 [-a], 9/17 [-ɑ], témoin g [-a] et [-ɑ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) Début du xves. «visage, mine» (Eustache Mercadé, La Vengeance N.-S., foQQ 6a); b) 1694 «visage d'une jeune personne plus jolie que belle» (Ac.). Dér. de mine1*; suff. -ois (-ais*). Fréq. abs. littér.: 57. Bbg. Duch. Beauté 1960, p.158. _ Renson (J.). Les Dénominations du visage en fr. et ds les autres lang. rom. Paris, 1962, pp.415-418. |