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MINABLE, adj. et subst.
I. − Adjectif
A. −
1. [En parlant d'une pers.] Qui est miné, usé par les privations, la misère, la maladie. Synon. pitoyable.Les gens étaient hâves, minables; une robe passait en héritage de la grand-mère à la petite-fille, et les souliers du grand-père au petit-fils (Erckm.-Chatr.,Hist. paysan,t.1, 1870, p.10):
1. ... une pauvre enfant trouvée (...) avait une de ces figures minables, comme il semble qu'il y en ait eu au Moyen Âge après les grandes famines... Goncourt,Journal,1863, p.1342.
2. [En parlant d'une chose] Dont l'aspect extérieur révèle la pauvreté, la misère. Synon. misérable.Des deux côtés, s'alignaient (...) les maisons tassées, minables et dépeintes des ouvriers (Van der Meersch,Invas. 14,1935, p.312):
2. ... ils étaient mal partis, fourvoyés en un véritable et inextricable labyrinthe, en un enchevêtrement de ruelles obscures, puantes, minables, pavées d'oeufs, tombant les unes dans les autres... Courteline,Train 8 h 47,1888, 3, p.117.
B. − P. ext., péj. Très mauvais, très médiocre.
1. [En parlant d'un inanimé] Elle [la revue] connaît des soirs minables, où deux cents spectateurs, égaillés dans la salle sonore, se regardent avec gêne et disparaissent avant l'apothéose (Colette,Music-hall,1913, p.214).Tous les hebdos qui paraissaient en ce moment étaient minables, ça n'en serait que plus amusant de lancer un truc vraiment bien (Beauvoir,Mandarins,1954, p.125):
3. En ce sens élargi, l'hypothèse spirite est parfaitement admissible; mais ce qui ne l'est point du tout, c'est l'étroite et minable interprétation que lui donnent trop souvent ses adeptes. Maeterl.,Hôte inconnu,1917, p.297.
2. [En parlant d'une pers.] Je regarde avec curiosité cet être minable qui, dans une dizaine d'années, se trouvera à la tête d'une fortune colossale, malhonnêtement gagnée à de scandaleux trafics (Aymé,Passe-mur.,1943, p.124).Sa vie serait moins minable si elle s'intéressait activement à quelque chose (Beauvoir,Mandarins,1954p.119).
II. − Subst., péj. Personne très médiocre. Personne n'a tenté de donner à cette réunion un minimum de tenue, d'en rappeler le sens (...). Nul n'a soufflé mot (...) des événements qui ont fait deux morts, bouleversé la vie de chacun. Sujets graves, sujets tabous. Thiroine aurait-il raison? Le cours 38 est-il (...) un ramassis de minables? (H. Bazin,Lève-toi,1952, p.73).Y a qu'à vous regarder: vous avez l'air d'un minable (Queneau,Zazie,1959, p.222).
REM.
Minablement, adv.a) Misérablement. La martingale de Fouillard lui bat minablement les fesses (Dorgelès,Croix bois,1919, p.64).b) De façon très médiocre. Son histoire avec Paule s'achevait minablement (Beauvoir,Mandarins,1954p.293).
Prononc. et Orth.: [minabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1411 «susceptible d'être détruit par une mine» (Juv. des Ursins, Hist. de Charles VI, an 1411, p.237, éd. 1653 ds Gdf.); 2. a) 1807 «usé par la maladie, la misère; qui inspire la pitié, qui révèle la pauvreté (vêtement)» (Michel); 1819 (Boiste); b) 1913 «très médiocre» (Colette, loc. cit.) Dér. de miner*; suff. -able*. Fréq. abs. littér.: 99. Bbg. Quem. DDL t.1 (s.v. minablement), 19.