Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
MILORD, subst. masc.
I.
A. − Emploi appellatif. [Sans art.] [Titre donné aux lords anglais et, p. ext., à tout Anglais (ou Américain) d'apparence riche et distinguée] . Pardon, milord; prenez garde, milord; appelez-moi milord; commandez, milord; milord désire? Milord et sa fille cheminaient sans mot dire (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p.343).Lieutenants généraux: marquis de Chamilly, marquis de la Feuillée, marquis d'Uxelles, milord Mountcassel, marquis de Revel (Hugo, Rhin, 1842, p.305).Well, man, where are the girls? − Ah! Milord ne parle pas français? Comme c'est ennuyeux! (Larbaud, Barnabooth, 1913, p.14).
B. − Familier
1. Lord britannique. Vous n'avez pas l'idée, mon fils, de l'admiration que l'Académie française inspire aux barons allemands (...) aux milords anglais (A. France, Opinions J. Coignard, 1893, p.191).
2. P. ext.
a) Anglais (ou Américain) riche et distingué. Se donner des airs de milord. J'étais resté près de vingt ans sans revoir Reverdy lorsque je le surpris habillé comme un milord, dans une boîte de nuit (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p.325).
Emploi adj. Être sur le boulevard de Gand, se donner un air milord (Ed. Lemoine dsLarch.1858, p.609).
b) Vieilli. Homme riche et élégant. Pauvre, dites-vous? Comment, pauvre? Vous ai-je jamais reproché votre pauvreté, ma chérie? Nous ne sommes pas des milords, mais nous épousons volontiers des filles sans dot (Bernanos, Joie, 1929, p.610):
−. Gustave Papet, qui était le riche, le milord [it. ds le texte] de notre association berrichonne, paya du sucre d'orge à tout le parterre, et puis comme nous sortions affamés, il emmena souper trois ou quatre d'entre nous aux Vendanges de Bourgogne. Sand, Hist. vie, t.4, 1855, p.103.
3. Pop. ou arg. Entreteneur ou protecteur d'une fille. Sauvez-le, ou Titine te renie pour son milord (Balzac, Début vie, 1842, p.467).− D'où sais-tu cela? − De Malaga, le notaire est son milord (Balzac, Muse départ., 1844, p.186).
II. − HIST. DES TRANSP. Voiture hippomobile à quatre roues, avec à l'avant un siège surélevé pour le conducteur et à l'arrière un siège à deux places protégé par une capote qu'on peut lever ou baisser. Prendre un milord; monter dans un milord; descendre d'un milord. Vers le milieu du mois de juillet de l'année 1838, une de ces voitures nouvellement mises en circulation sur les places de Paris et nommées des milords, cheminait, rue de l'Université (Balzac, Cous. Bette, 1846, p.1).Rémonville et Demailly roulaient autour du lac du bois de Boulogne dans un milord découvert. Les lanternes du milord jetaient en passant leurs lueurs sur les massifs sombres (Goncourt, Ch. Demailly, 1860, p.173).
Emploi adj. en appos. À cent pas de lui, dans un cabriolet milord, une dame parut. Elle se penchait en dehors de la portière, puis se renfonçait vivement (Flaub., Éduc. sent., t.2, 1869, p.5).
Prononc. et Orth.: [milɔ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1762. Au plur. des milords. Étymol. et Hist. 1. Ca 1480 millourt «grand seigneur» (Vieil Testament, 36148, éd. J. de Rothschild, t.4, p.393); 1480 «homme qui fait étalage de richesse» (Coquillart, Droitz nouveaulx, 513, Œuvres, éd. M. J. Freeman, p.153) et plus gén. «homme riche» (cf. Coquillart, Monologue des perrucques, 189, ibid., p.327 et en 1525, Le Resveur avec ses resveries, Poésies fr. ds XVeet XVIes., éd. A. de Montaiglon et J. de Rothschild, XI, 111: gros millours marchans) d'où 1842 «protecteur, homme qui entretient une fille» (Balzac, loc. cit.); 2.1839 «cabriolet à quatre roues» (E. de Girardin, Vicomte de Launay, II, 222 ds Mack. t.1, p.214). Empr. à l'angl., dans la formule comp. de my, adj. poss. et Lord «seigneur» signifiant «Monseigneur». Le terme a pu désigner une voiture en raison de l'usage qu'en faisaient les hommes riches et élégants appelés milords ou les riches Britanniques en visite en France. Sur l'empr. de l'angl. par l'a. gasc. cf.K. Baldinger ds Britannica, Festschrift für H. M. Flasdieck, Heidelberg, 1960, p.16. Fréq. abs. littér.: 494. Fréq. rel. littér.: xixes.: a)1923, b) 492; xxes.: a) 49, b) 165. Bbg. Bonn. 1920, p.93. _ Boulan 1934, p.112. _ Quem. DDL t.1.