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MILITARISER, verbe trans.
Fréq. au part. passé
A. −
1. [Le suj. désigne un lieu] Placer sous le contrôle de l'armée, occuper militairement; pourvoir d'une force armée. Militariser une région/une zone (frontière); pays, région, zone militarisé(e). Par toute cette rue à la fois champêtre et industrieuse (...), rien du caractère guerrier des autres quartiers tout militarisés (Goncourt, Journal, 1870, p.621).Il paraît que c'est joli l'Alsace! − Tu sais, dès qu'un paysage est militarisé, il devient lugubre (Beauvoir, Mandarins, 1954, p.32).
2. [Le suj. désigne une branche d'activité écon.] Rendre propre, apte à satisfaire les demandes de l'armée, les besoins militaires. Nous les Français (...) nous continuerons la guerre sur d'autres terrains. Les Allemands voudront militariser notre industrie. Le prolétariat peut et doit les en empêcher (Sartre, Mort ds âme, 1949, p.217).
B. −
1. Inculquer l'idéologie militaire, guerrière; soumettre à la domination de l'armée. Militariser un peuple. Leurs fils [des émigrés de Coblentz], chassés de la domination civile, se sont réfugiés dans la domination militaire, et prétendent user de la nation militarisée comme leurs aïeux faisaient du peuple de labeur (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p.415):
−. Ils caressent [les partis français de droite] le rêve d'une France militarisée, disciplinée; d'une France triomphante, super-armée, appuyée sur un vaste empire colonial, et devant qui le monde entier filerait doux... Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p.136.
2. Organiser, structurer d'une façon militaire. Militariser les ouvriers d'une industrie (Ac.1935).
Administration militarisée. Netchaiev fait plus que de militariser la révolution à partir du moment où il admet que les chefs pour diriger les subordonnés ont le droit d'employer la violence et le mensonge (Camus, Homme rév., 1951, p.203).
Prononc. et Orth.: [militaʀize], (il) militarise [militaʀi:z]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1843, 10 déc. «rendre militaire» (Le Charivari, 2b ds Quem. DDL t.3); 2. 1870 «faire prédominer les habitudes militaires» (Goncourt, loc. cit.). Dér. sav. de militaire*; suff. -iser*. Fréq. abs. littér.: 14.
DÉR.
Militarisation, subst. fém.a) Action de rendre propre à être utilisé militairement; résultat de cette action. Militarisation de la recherche spatiale. Chercher à limiter la «militarisation» de l'atome par la participation de civils au service de l'arme atomique (Serv. milit. et réf. armée, 1963, p.70).b) Action d'organiser, de structurer à la façon militaire. Militarisation des ouvriers, d'un parti, du travail. Le bouddhisme va (...) revêtir au Japon des formes particulières qui lui prêtent une physionomie bien marquée: Féodalisation et militarisation du clergé au moyen âge; constitution de sectes hiérarchisées (Philos., Relig., 1957, p.54-1). [militaʀizasjɔ ̃]. 1resattest. a) 1875, 2 avr. «organisation militaire» (Décret cité ds Caise, Paris, Dumaine, 1876 d'apr. Littré Suppl. 1877), b)1907 «action de faire prédominer les goûts, les habitudes militaires» (Lar. pour tous); de militariser, suff. -(a)tion*.
BBG. Mack. t.2 1939, p.225 (s.v. militarisation).