Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
MILICE, subst. fém.
A. − Vx. Art, pratique de la guerre; expédition militaire. Végèce a écrit sur la milice des Romains (Ac.1798-1878).
P. anal. [Dans un cont. relig.] Combat, lutte. Ce monde est une milice, un combat éternel (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t.2, 1821, p.172).
B. −
1. Vieilli, littér. Armée, corps de troupes. Une si vaillante milice lui promettait la victoire (Ac.1835, 1878).
P. anal., poét. Milice céleste. Ensemble des Anges. Saint Michel (...) prévôt du ciel et gardien du paradis, à la fois le chef des milices célestes et l'ange du Jugement (A. France, J. d'Arc, t.1, 1908, p.34).Ensemble des Bienheureux. Le frère Népomucène serait le second du nom placé au premier rang de la milice céleste, en vertu des canons de l'Église (Sand, Mauprat, 1837, p.284).
2. HIST. [Au Moy. Âge et jusqu'au xviiies.] Troupe constituée par levées parmi les hommes en état de porter les armes. Exemption de milice; officier, uniforme de la milice:
1. Quand des levées de milices avaient lieu, elles étaient partielles, locales et pour un temps très court. Rien qui ne ressemblât, même de loin, à notre conscription et à notre mobilisation (...). Lorsque des milices étaient convoquées, au douzième et au treizième siècle, c'était pour une période limitée au delà de laquelle il n'y avait pas moyen de les retenir. Bainville, Hist. Fr., t.1, 1924, p.63.
Milice communale, urbaine, bourgeoise. Troupe permanente ou temporaire formée par les bourgeois de la ville d'une commune, astreinte à certains services à l'intérieur de la ville ou à renforcer, à suppléer l'armée régulière en cas de conflits. En 1789, le corps des électeurs exprima le désir de la réorganisation des milices bourgeoises, et, en effet, elles furent transformées la même année en garde nationale (Lar. 19e).La ville était défendue par six mille gens d'armes et gens de trait et plus de trois mille hommes des milices bourgeoises (A. France, J. d'Arc, t.1, 1908, p.xliii).
Milice (provinciale). Troupe temporaire puis permanente, recrutée par tirage au sort dans les paroisses et qui servait de réserve à l'armée de ligne. Je ne suis pas déclaré, dit l'enfant, je ne tirerai pas au sort. Ma pauvre mère, qu'était fille, est accouchée aux champs (...). M'man m'a sauvé de la milice. Je ne m'appelle pas plus Mouche que rien du tout (Balzac, Paysans, 1844, p.83).
Tirer à la milice. Tirer au sort lors des levées de milices. Si l'on m'oppose qu'en rendant communs quelques-uns de ces privilèges, comme par exemple celui de ne point tirer à la milice, on s'interdirait le moyen de remplir un besoin social, je réponds que tout besoin public doit être à la charge de tout le monde, et non d'une classe particulière de citoyens (Sieyès, Tiers état, 1789, p.35).
Soldat de la milice (p. anal). Homme qui n'a aucun avancement dans sa profession. (Dict. xixes.).
3. Mod. Troupe de police supplétive, formation militaire ou paramilitaire levée par appel ou par enrôlement qui remplace ou renforce l'armée régulière. Milice nationale, ouvrière, populaire. Je suis lieutenant, j'ai une milice et j'exerce mes hommes (Flaub., Corresp., 1870, p.156).Les soldats de ces milices ont lutté et ont souffert pour restaurer en France la démocratie (Mauriac, Bâillon dén., 1945, p.434).À côté des «autochtones» indochinois incorporés dans les unités régulières, des troupes supplétives (...) éléments de défense des chrétientés, et surtout milices villageoises levées par nos soins (...) font office de «partisans» (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p.2, col. 2).V. milicien ex. 1:
2. ... ils avaient acheté des canons et des fusils, équipé une milice, formé des bataillons et des compagnies, et ils s'exerçaient tout le jour sur la place d'armes. Tous, boulangers, épiciers, bouchers, notaires, avoués, menuisiers, libraires, pharmaciens eux-mêmes, manoeuvraient à tour de rôle... Maupass., Contes et nouv., t.2, Prisonn., 1884, p.277.
HIST. Milice fasciste. Organisation paramilitaire constituée de volontaires fondée par Mussolini en 1922 pour assurer la sécurité nationale. P. ext. [Dans les partis fascistes] Section d'assaut destinée à l'encadrement politique (d'apr. Debb.-Daudet Pol. 1978). La milice fasciste (...) ne connaît de la force et de l'ordre que ce qui est agréable (...) jouer le double jeu politique de la vigilance et de la force, bousculer, bâtonner, fouetter ceux qui se moquent ou qui seulement refusent de saluer, c'est partie gagnée d'avance (Alain, Propos, 1928, p.774).
[En France de 1943 à 1944] Milice française. Organisation issue du Service d'ordre légionnaire qui joua le rôle de police supplétive dans la lutte contre la résistance. Emblême de la Milice. J'ai été arrêtée. Prise dans une ferme occupée par le maquis et cernée par la Milice (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p.135).Le 30 janvier 1943, était créée la milice, dont Darnand, déjà incorporé dans la police allemande, devenait le secrétaire général et qui s'employait activement à traquer les patriotes (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p.89).
C. − Organisation paramilitaire illégale effectuant des actions de commando (pour le compte d'un mouvement politique, de chefs d'entreprises, etc.). Milice de choc, privée; dissolution des milices patronales, privées. L'utilisation de milices armées, de «polices» d'usine avec, fréquemment, la collaboration du «syndicat» C.F.T. est assez générale dans les grandes entreprises depuis 1968 (...). Le 9 octobre 1970, la milice patronale de Simca-Chrysler, à Poissy, agresse à coups de barre de fer, de pierre et de matraque douze militants C.F.D.T. qui distribuaient des tracts (Le Nouvel Observateur, 21 avr. 1973, p.41, col. 3).
Prononc. et Orth.: [milis]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1578 «maniement des armes» (Brantôme, Discours sur les duels, VI, 297 ds Hug.); 2. 1611 «art militaire» (Cotgr.); 3. id. celestielle milice (ibid.); 1617 «corps de troupes, armée» (J. Crespin, Le Thresor des trois langues); 4. 1636 «troupe de citoyens levée dans les communes pour renforcer l'armée régulière» (Monet); 5. 1874 «soldats citoyens dans les pays qui n'ont pas d'armée permanente, et dans lesquels chacun est obligé de servir au moment du danger» (Lar. 19e); 6. 1937 «formation militaire remplaçant, pendant la guerre civile espagnole, les forces régulières» (Malraux, Espoir, p.473); 7. 1943, 3janv. «organisation paramilitaire» (Décret de loi). Empr. du lat. militia «service militaire» d'où en lat. eccl. «la milice celeste, les puissances du ciel, les anges» (v. Blaise Lat. chrét.); milice a supplanté la forme milicie «organisation militaire» (1371, Oresme, Politiques, fol. 54a ds Arch. St. n. Spr. t.198, p.317). Fréq. abs. littér.: 346. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 882, b) 468; xxes.: a) 204, b) 344. Bbg. Quem. DDL t.11.