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MEUBLE1, subst. masc.
A. − Vx. Objet à usage domestique. Cette arme [un poignard] était enfermée dans un fourreau de peau tannée, et elle paraissait être leur meuble le plus précieux (Voy. La Pérouse, t.2, 1797, p.152).Le corset est dans la toilette un meuble de première nécessité depuis que la mode en a consacré l'usage (J. femmes, 1849, p.30).
B. −
1. Objet mobile (le plus souvent constitué de pièces de bois ou de métal assemblées selon des règles particulières) et qui sert à l'aménagement d'un local public ou privé. On descendit d'abord les tiroirs, puis le corps du meuble en le tenant chacun par un bout (Maupass., Contes et nouv., t.1, En fam., 1881, p.356).Il y a dans l'Iran comme en Nubie des meubles en argile, des coffres en terre sèche (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p.151):
1. Les meubles ont toujours été construits en bois, et ce ne sont pas les quelques mobiliers spéciaux en métal ou matières plastiques qui, de longtemps, apporteront une modification importante dans son usage. Industr. fr. bois, 1955, p.35.
SYNT. Meuble ancien, rustique; meuble Louis XV, Henri II; meuble Empire, Régence; meuble d'acajou; meuble en bois blanc, en chêne, en contre-plaqué, métallique; meuble de bureau, de cuisine, de jardin; meuble de radio, de rangement; meuble à abattants, à tiroirs.
En partic.
Objet mobilier fermé et qui sert au rangement. M. Baslèvre ne tenait pas à ses meubles, ni à sa table, ni à son lit, ni aux bronzes commémoratifs (Estaunié, Ascension M. Baslèvre, 1919, p.278).Réparer les serrures des meubles et des portes (Duhamel, Journal Salav., 1927, p.30).
Objet mobilier qui fait partie d'un ensemble qu'il soit ou non homogène. On soupait dans une grande chambre blanche, propre, qui n'avait pour tous meubles qu'une cheminée de marbre noir, de riches tapis (...); et, au milieu, une table ronde (Fromentin, Été Sahara, 1857, p.63).Celui-ci le fit entrer dans la chambre qui avait pour meubles quatre chaises, une table, et la photographie de la vieille maman (R. Bazin, Blé, 1907, p.223):
2. ... elle s'amusait de l'indifférence totale au bien-être que révélait la nudité de cette pièce, sans un tapis, sans un tableau, sans un objet d'art, sans un fauteuil; pas d'autres meubles qu'une table, trois chaises dures et un piano... Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p.1509.
Loc. verb.
(Être, se mettre) dans ses meubles. Emménager dans un local. Petites ouvrières qui ne sont pas dans leurs meubles (Zola, Page amour, 1878, p.1015).
Mettre (une femme) dans ses meubles (fam., vieilli). Offrir un logement à une femme et l'y entretenir. J'ai mis, comme on dit, dans ses meubles une petite ouvrière de quinze ans, d'une beauté miraculeuse et de qui, je l'avoue, je devins amoureux à en perdre la tête (Balzac, Cous. Bette, 1846, p.10).
P. anal. Parmi les hommes les plus arrivés, un certain nombre se sont fait mettre dans leurs meubles comme des filles et ils se livrent, au profit d'un marchand de toiles, à de vulgaires passes de peinture (Huysmans, Art mod., 1883, p.142).
2. P. anal.
Vieilli. Personne qui appartient à un groupe social ou fréquente un lieu donné, depuis longtemps. Il y avoit chez moi un vieil abbé Poulet, véritable meuble du château, qui avoit jadis fouetté mon père et mes oncles, et qui se seroit fait pendre pour toute la famille (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t.1, 1821, p.285).Je n'eusse pas voulu passer pour un meuble de cour, ou sembler toujours prêt à encenser le pouvoir partout où il se présente (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.222).
Loc. verb. Faire partie des meubles (fam. et p. plaisant.) Être (un) habitué d'un lieu, (un) familier d'un groupe. [À propos d'une pers.] Évidemment, Luc n'est pas un ami. Il fait plutôt partie de nos meubles (H. Bazin, Lève-toi, 1952, p.243).
Sauver les meubles (fam.). Préserver ce qui est indispensable lors d'une catastrophe ou d'une situation difficile. L'imperceptible frémissement du regard d'un monsieur qui ne prétend plus qu'à sauver les meubles (Bernanos, Gde peur, 1931, p.149).
C. − Au sing. coll., vieilli. Le meuble. Ensemble des objets mobiles qui servent à l'aménagement ou à la décoration d'un local public ou privé. Synon. mobilier.Le meuble consistait en six chaises garnies de basane bleue dont les dossiers représentaient des lyres (Balzac, Illus. perdues, 1837, p.12).Il lui présenta une des deux chaises de crin qui composaient, avec le bureau et le lit, tout le meuble de cette chambre propre, claire et nue (A. France, Orme, 1897, p.52).Je me retrouvai dans un palais fort noble dont l'ordre et le meuble m'intriguaient au plus haut point (Milosz, Amour. initiation, 1910, p.142).
D. − HÉRALD. Figure secondaire dont la place sur l'écu peut être variable. [Chevron de gueules] surmonté en chef d'un meuble qui paraît être un soleil (Sand, Corresp., t.4, 1856, p.93).Meubles tels que croix, pals et dont la partie inférieure est pointue (L'Hist. et ses méth., 1961, p.760).
REM.
Meublier, subst. masc. et adj. masc.,rare. a) Subst. masc. Spécialiste de décoration et d'ameublement. Synon. ensemblier.J'ai laissé dans la loge le rouleau qu'y a déposé Massart, notre sacré meublier (Colette, Chatte, 1933, p.151).b) Adj. masc. Qui a rapport aux meubles. Panneaux de glaces entourés de bronze, bras dans les glaces: un des plus riches échantillons de l'art meublier du XVIIIesiècle (Goncourt, Journal, 1863, p.800).
Prononc. et Orth.: [moebl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 moebles «bien aisément déplaçable, bien mobilier» (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 158); 2. 1360-70 fig. «bien, richesse» (Baudouin de Sebourc [éd. Bocca], Valenciennes 1841, III, 917); 3. 1465 «ce qui garnit, tient sa place comme le ferait un meuble» ici, désigne une personne (Jean de Bueil, Le Jouvencel, éd. L. Lecestre, t.2, p.94: ... ung homme qui perdroit son prisonnier, il le peult poursuir ... car c'est son meuble); 4. a) 1530 coll. sing. (Palsgr., p.233a, s.v. Housholdestuffe); b) 1606 (Nicot, s.v.: Ce que le lat. appelle Suppellex. C'est l'équipage en ustencilles d'une maison); 5. 1624 désigne des emblêmes (Gargasse, Doctrine curieuse, p.322 ds Livet); 1690 hérald. (Fur.). Substantivation de meuble2; cf. le lat. médiév. mobile, subst. neutre «les biens meubles» (Formulae andecavenses, no31 ds Nierm.). Fréq. abs. littér.: 3535. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3782, b) 6930; xxes.: a) 6142, b) 4394.