| MESSIDOR, subst. masc. et adj. HIST. (Révolution fr.) I. − Subst. masc. Dixième mois du calendrier républicain, correspondant à la période comprise entre le 19 (ou 20) juin et le 19 (ou 20) juillet. Le 8 messidor an VII, à onze heures du matin, la voiture qui conduisait la recette d'Ambert à Clermont fut arrêtée près de Saint-Amand (Pourrat, Gaspard, 1925, p. 134): . Ô Corse à cheveux plats! Que ta France était belle,
Au grand soleil de messidor!
C'était une cavale indomptable et rebelle,
Sans frein d'acier ni rênes d'or...
Barbier, Iambes, 1840, p. 42. − Emploi adj. Gaver de vins vendémiaire, D'épis messidor (Hugo, Chans. rues et bois, 1865, p. 176). II. − Adj., BEAUX-ARTS. Style messidor. Style qui fait la transition entre le Louis XVI et le style Directoire, caractérisé par une laborieuse imitation de l'Antique et par l'importance accordée aux motifs champêtres et patriotiques. (Dict. xixeet xxes.). − Relatif à ce style. Le peu de meubles qui se trouvent dans les habitations espagnoles sont d'un goût affreux qui rappelle le goût messidor et le goût pyramide (Gautier, Tra los montes, 1843, p. 106). − Emploi subst. C'est du messidor, c'est du messidor tout pur (Littré). Prononc. et Orth.: [mesidɔ:ʀ], [mε-]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1793, 20 sept. (d'apr. Brunot t.9, p. 906); 1823 Beaux-Arts (Boiste); 1840 emploi adj. Beaux.-Arts style messidor (Ac. Compl. 1842). Mot créé par Fabre d'Églantine ([1750-1794], conventionnel auquel est dû le calendrier révolutionnaire et sa nomenclature des mois), à l'aide du lat. messis «moisson» et du gr. δ
ω
̃
ρ
ο
ν «présent». Fréq. abs. littér.: 85. |