| MERLAN, subst. masc. A. − 1. Merlan commun, p. ell. merlan. Petit poisson de mer comestible, de couleur brun jaunâtre clair avec un ventre argenté, vivant par bancs dans la Manche, la Mer du Nord et l'Atlantique Nord. Pêcher, frire des merlans. Elles partirent avec six merlans raides, l'œil clair et l'ouïe rouge, pris la nuit à l'hameçon par une barquette du Portel (Hamp,Marée,1908, p.27). ♦ Merlan jaune. Synon. lieu jaune (v. Coupin, Animaux de nos pays, 1909, p.207). ♦ Merlan noir. Synon. lieu noir.Le merlan noir, ou lieu noir est un poisson de Norvège et d'Angleterre, assez rare en Manche et sur nos côtes atlantiques (Lar. mén.1926). ♦ Région. (Côte méditerranéenne). Synon. de colin, merlu. − ZOOL. Poisson téléostéen de la famille des Gadidés (rem. s.v. gade), caractérisé par trois nageoires dorsales et deux anales. Les jeunes (...) Merlans sont bien connus pour nager à proximité de ces animaux [les Méduses] (Zool.,t.3, 1972, p.1184 [Encyclop. de la Pléiade]). − P. méton. Chair de merlan. Filet de merlan. − C'est très bon, le merlan, dit-elle (...) − Très bon, ma chérie, murmura-t-il. Tiens, c'est vrai, c'est du merlan; je croyais que c'était du turbot (Zola,Page amour,1878, p.869). ♦ Merlan en colère. Merlan frit, présenté dans une position telle qu'il se mord la queue. Merlans en colère (...). Recourbez les poissons et introduisez-leur la queue dans la bouche. Maintenez avec un tour de ficelle (Fritures Seb, éd. Sud-Est Publicité, Lyon-Paris, ca 1970, p.26). − (Faire des) yeux de merlan frit. (Avoir les) yeux levés au ciel, de manière affectée, ridicule, ne laissant paraître que le blanc de l'œil. Il se frotte le derrière, en faisant la bouche «en cul-de-poule» et les «yeux de merlan frit» (Adam,Enf. Aust.,1902, p.22). 2. P. anal., BOUCH. Muscle couturier du boeuf débité en biftecks (d'apr. Chaud. 1970). B. − Gén. iron. ou péj. 1. Vx, fam. Perruquier. Un merlan, qui filait une perruque sur un peigne de fer (Chateaubr.,Mém.,t.1, 1848, p.167). 2. P. anal., pop. Coiffeur. Sabin Letirant (...) fendit la queue des candidates à la permanente qui se pressaient devant le merlan (Arnoux,Paris,1939, p.48). Prononc. et Orth.: [mε
ʀlɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. xiies. merlenc (Gloss. Tours, 328 ds T.-L.); 1530 merlan (Palsgr., p.288); 2. 1744 (Journal de Barbier, t.II, p.404, 1reédit. ds Littré: La Peyronie [célèbre chirurgien] est chef de perruquiers qu'on appelle merlans parce qu'ils sont blancs). Dér. de merle «sorte de poisson de mer» (1554, Rondelet, Libri de piscibus marinis, Lyon, p.172) lui-même empr. au lat. merula désignant, outre l'oiseau, un poisson de mer, à l'aide d'un suff. -enc d'orig. germ. (v. -ange et cormoran); cf. lat. médiév. merlingus 1236, merlengus 1241 ds Latham. Fréq. abs. littér.: 73. |