| MENSE, subst. fém. A. − Vx, littér., rare. Table où l'on mange. Au moment où les convives alloient s'approcher de la mense hospitalière (Chateaubr.,Martyrs, t. 1, 1810, p. 165): . Il était rare que le sujet de conversation fût le même à la table des patrons et à la table des douaniers. Ce cas pourtant se présenta (...) à la mense des patrons on parla de son chargement [du trois-mâts Tamaulipas], et à la mense des douaniers de ses allures.
Hugo,Travaill. mer,1866, p. 140. B. − HIST. ECCL. Revenu affecté à l'entretien de la table d'une communauté religieuse, de l'abbé, de l'évêque (d'apr. DG). − P. ext., DR. CANON. ,,Masse de biens attribuée à un prélat ou à une communauté ecclésiastique`` (Cap. 1936). Les biens mobiliers et immobiliers des menses, fabriques, conseils presbytéraux, consistoires et autres établissements publics du culte (Recueil textes hist., Loi de séparation, 1905, p. 98). ♦ Mense abbatiale. Part de l'abbé. Vous auriez part encore à la mense abbatiale et au revenu des pauvres (Courier,Pamphlets pol., Lettre IX, 1820, p. 34). ♦ Mense capitulaire. Biens revenant aux membres du chapitre (d'apr. Cap. 1936). ♦ Mense conventuelle. Lot des moines et des offices claustraux. Consacrer à la mense conventuelle les profits qu'ils retiraient de la prédication évangélique (A. France,Rabelais,1909, p.20). ♦ Mense épiscopale. ,,Portion assignée à l'évêque dans le partage des biens de son église`` (Cap. 1936). Maxime (...) vivait en leur compagnie dans un petit manoir dépendant de la mense épiscopale (A. France,Mir. Gd St Nic.,1909, p.88). Prononc. et Orth.: [mɑ
̃:s]. Homon. manse. Étymol. et Hist. 1. 1558 «table» (Rabelais, Epistre du Lymosin ds
Œuvres, éd. C.Marty-Laveaux, III, 276); 2. 1603 «revenu d'une abbaye, d'un évêché» (Peleus, Actions forenses, 144 ds Delb. Notes mss). Empr. au lat. mensa «table», «nourriture, plats». Fréq. abs. littér.: 11. |