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MENEUR, -EUSE, subst.
A. − Vieilli
1. Personne qui conduit des animaux. Meneuse d'oies. C'est le lent galoubet de nos meneurs de chèvres! (Rostand, Cyrano, 1898, iv, 3, p. 160).
HIST. Meneur de loups. Personne à qui on attribuait le pouvoir de se faire suivre des loups. Par exemple, que pensez-vous de cette croyance aux meneurs de loup? (Sand, Prom. autour vill., 1860, p. 184).
2. Personne prenant en charge des nouveau-nés à Paris pour les placer chez des nourrices de province ou accompagnant des nourrices à Paris pour s'y placer. Meneur de nourrices. Les meneuses, de son temps, ramenaient chacune quatre ou cinq poupons à la fois (Zola, Fécondité, 1899, p. 256).
B. −
1. Personne qui a l'initiative de quelque chose et/ou qui en assure le déroulement, l'exécution.
Vieilli. Meneurs d'affaires. Les principaux meneurs de mon élection (Lamart., Corresp., 1831, p. 142).J'étais l'amie de tout le monde, le conseil et le meneur de tous les plaisirs (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 247).
− Dans le domaine soc., pol.[Gén. avec une nuance péj.] Synon. dirigeant, chef, instigateur, leader, agitateur.Meneur d'une faction, d'une grève, d'un parti, d'une révolte; meneur anarchiste. Celle qui la première avait ouvert la bouche, et qui semblait la meneuse du périlleux complot recommença de parler (Loti, Désench., 1906, p. 110).Une si soudaine colère n'est ni provoquée par la peur du progrès technique ni fomentée par quelques meneurs en mal de propagande (Debatisse, Révol. silenc., 1963, p. 203):
1. Jaurès... «Mon pauvre Barbentane, ce Jaurès! Il prend ouvertement la défense des meneurs syndicaux qu'on a jetés en prison pour propagande antimilitariste dans l'armée! Et il crie qu'on veut le tuer, l'assassiner!» Aragon, Beaux quart., 1936, p. 433.
2. Personne qui prend de l'ascendant sur d'autres et qui les influence dans leurs actions. L'histoire des Innocents III, des Pierre-le-Grand, et de tous les meneurs de siècle ou de nation (Balzac, Curé Tours, 1832, p. 248).L'avocat y parle [en cour d'assises] pour les deux ou trois jurés qu'il pense être «les meneurs» du jury (Wicart, Orateur, t. 2, 1936, p. 508):
2. Je ne me suis enrôlée sous le drapeau d'aucun meneur, et, tout en conservant estime, respect et admiration pour tous ceux qui professent noblement une religion, je reste convaincue qu'il n'y a pas sous le ciel d'homme qui mérite qu'on plie le genou devant lui. Sand, Corresp., 1835, p. 355.
Meneur d'hommes. Personne qui sait entraîner d'autres personnes dans une entreprise. Plein de charme, extraordinaire meneur d'hommes, il [Oppenheimer] avait réuni autour de lui une pléiade de mathématiciens (Goldschmidt, Avent. atom., 1962, p.44).
PSYCHOL., SOCIOL. Synon. de leader.Celui qui s'affirme meneur (Mounier, Traité caract., 1946, p. 18).Il y a un meneur [dans la bande] parfois autoritaire et à peu près indiscuté (sa position deviendra beaucoup moins solide au début de l'adolescence, vers treize ou quatorze ans); il y a des lieutenants qui aident et, au besoin, suppléent le meneur (Jeux et sports, 1967, p.122).
3. Meneur(-)de(-)jeu
a) HIST. DE LA LITT. Personne qui récite les textes de liaison entre les scènes dialoguées des drames liturgiques au Moyen Âge. (Dict. xixeet xxes.).
b) Personne qui présente et anime un spectacle, une émission de variétés ou de jeux à la radio ou à la télévision. À l'entr'acte, le meneur-de-jeu vint s'entretenir un instant avec M.Seurel (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p. 168).Les messages publicitaires sont présentés par les meneurs de jeu ou les speakers (Weinand, Public. radioph., 1694, p. 34).
C. − Rare, vieilli. Personne qui mène (un certain comportement). Meneur de bruit. Je le trouvais trop fol et trop meneur de vacarme (Sand, Beaux MM. Bois-Doré, t. 2, 1857, p. 190).
Prononc. et Orth.: [mənoe:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694 (1694-1878 au masc.) Meneu (Menon, Lecotté, Village Fr., 1, 1954, p. 69); prononc. [-ø-] subsiste dans les parlers région. V. -eur2. Étymol. et Hist. 1. Ca 1145 menëor «celui qui mène, qui conduit» (Wace, Conception N. D., 584 ds T.-L.); en partic. a) ca 1465 «celui qui mène la danse» (G. Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, V, 33); b) mil. xves. [ms.] le meneur du jeu «celui qui dirige les représentations dramatiques» (Myst. de la Vengence de Nostre Seigneur Jhesu-Christ [ms. d'Arras], éd. B. Oldörp, p. 54); 2. 1669 «personne qui a de l'influence sur les autres» (Widerhold Fr.-all.), attest. isolée; à nouv. au xviiies. 1790 (Besenval, Mém., t. II, p. 368 ds Brunot t. 9, p. 803, note 4). Dér. de mener*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 165. Bbg. Becker (K.). Sportanglizismen im modernen Französisch. Meisenheim, 1970, p. 177, 326. _ Dub. Pol. 1962, p.342.