| MENDIGOT, -OTE, subst. Pop. Mendiant. Ainsi tenions-nous dans la presse un rôle de quémandeurs, pour ne pas dire de mendigots (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 22).La cousine Cendrine, qui avait un appareil pour lui rapprocher les dents, déclara en zozotant que cela n'avait rien de drôle de faire la mendigote (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 94):. Je lève les yeux et j'aperçois, debout dans l'encoignure d'une porte, un vieux mendigot, une ruine humaine, un paquet de loques et de poils. C'est lui qui vient de cracher ou de vomir tout ce sang. Il en rejette encore, avec des efforts effroyables et, voyant que je l'observe, il me lance un regard déconcertant, à la fois morne et farouche, glacial et désespéré.
Duhamel, Journal Salav., 1927, p. 35. − Emploi adj. M. Élie, lui aussi, exagérait à plaisir le côté mendigot de son habillement, dans le seul but d'ennuyer son frère et ses soeurs (Montherl., Célibataires, 1934, p. 771). Prononc.: [mɑ
̃digo], fém. [-ɔt]. Étymol. et Hist. 1875 subst. (Rabasse d'apr. Esn.). Dér. de mendiant*; suff. pop. -ot (parfois noté -o, par confusion avec les formes en -o, résultant de la troncation des noms composés), avec un -g- épenthétique que l'on retrouve dans quelques mots d'arg. (cf. p. ex. parigot; v. Fr. mod. t.34, 1966, p.58 et B. Soc. Ling. t.7, 1892, p.45). Il ne convient pas de voir dans mendigot, comme le fait Bl.-W.1-5, un empr. à l'esp. mendigo «mendiant» (1remoitié du xiiies. ds Cor.-Pasc.). Fréq. abs. littér.: 11. DÉR. Mendigoter, verbe,pop. Mendier. Pas Biquet, qui a l'air de lui en vouloir, pas Pépin qui mendigote lui-même et ne paie jamais, même quand il invite (Barbusse, Feu, 1916, p. 157).− [mɑ
̃digɔte], (il) mendigote [mɑ
̃digɔt]. − 1reattest. 1878 (Rigaud, Dict. jargon paris., p.219); de mendigot, dés. -er. BBG. − Chautard Vie étrange Arg. 1931, p. 249. _ Dauzat Ling. fr. 1946, p. 284. |