| MAÏS, subst. masc. A. − Céréale alimentaire de la famille des Graminées, dont les grains serrés sur un long épi sont riches en sucre et en gluten. Synon. vieilli ou région. blé d'Espagne, d'Inde, de Turquie.Épi, barbe, grain de maïs; champ, culture, plantation de maïs; maïs grillé, soufflé; huile, fécule de maïs. Nous nous assîmes avec les Indiens, autour du bûcher, pour mettre rôtir nos quenouilles de maïs (Chateaubr.,Mém., t. 1, 1848, p. 302).Elles [les amies de la mariée] remplissent la paillasse de dépouilles de maïs, élastiques et bruissantes, de ces cosses qui recouvrent le fruit, et qui ont elles-mêmes figure de berceau (Pesquidoux, Livre raison, 1925, p. 29): 1. Inférieure au blé en gluten, mais riche en carbonates hydratés propres à l'engraissement et en glucose, la farine de maïs entra sous des noms divers (tortilla, polenta, mamaliga) dans l'alimentation quotidienne des classes rurales d'une partie de l'Europe méridionale.
Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 137. ♦ (Couleur, jaune de) maïs. Jaune orangé, de la couleur des grains de maïs. Çà et là s'apercevait quelque joli détail (...) des lueurs d'or pâle jouaient dans un creux de jupe maïs (Goncourt, Man. Salomon, 1867, p. 340).La chanson des jaunes de maïs et des dentelles beiges, le luxe sourd des cuirs de Cordoue et des tapis (Mauclair, De Watteau à Wistler, 1905, p. 165). B. − P. méton. Farine de maïs. Bouillie, galette, gâteau de maïs: 2. ... cet horrible pain de maïs qui, le premier jour, n'est qu'une pâte épaisse, et qui tombe en miettes le lendemain; qui vous étouffe quand il est frais, et vous étrangle lorsqu'il est sec...
About, Grèce, 1854, p. 439. Prononc. et Orth.: [mais]. Vieilli: [mai] (Littré). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [Ca 1525 maiz «sorte de plante céréale», cité comme mot indigène (A. Fabre, Le Voyage et navigation faict par les Espaignolz es Isles Mollucques [trad. de l'ouvrage ital. de Pigafetta] ds Arv., p. 309)]; 1533 maizi (Martyr d'Anghiera, Extraict ou recueil des Isles nouvellement trouvees en la grand mer Oceane Décade I, fol. 4b [trad. de l'ital.] ds König, p. 132); 1568 mais (Fumée, Hist. Gen. des Indes occ., fol. 223a [trad. de l'ouvrage esp. de F. Lopez de Gomara], ibid., p. 132). Empr., par l'intermédiaire de l'esp. maiz «id.», au taino [arawak d'Haïti]où le mot a dû avoir la forme mahiz (cf. 1555, Poleur, Histoire naturelle et généralle des Indes... fol. 102b [trad. de l'ouvrage castillan d 'Oviedo] ds König, pp. 132-133). Le mot est déjà att. en lat. en 1493 et en esp. en 1500 (cf. Fried., p. 368). Fréq. abs. littér.: 429. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 647, b) 468; xxes.: a) 452, b) 748. DÉR. Maïserie, subst. fém.Usine où l'on traite le maïs pour en extraire la fécule, le glucose et l'huile. (Dict. xxes.). − [maizʀi]. − 1reattest. 1949 (Nouv. Lar. univ.); de maïs, suff. -erie*. BBG. − Lebel (P.) Maïs et millet. Annales de Bourgogne. 1945, t. 17, pp. 116-119. _ Pascu (G.). Le Maïs ds les lang. rom. et balkaniques. Homenatge a Rubio i Lluch. Barcelona, 1936, t. 1, pp. 451-469. _ Quem. DDL t. 16. _ Reinh. 1963, p. 31. |