| MASTOC, adj. inv. et subst. masc. Fam., péj. I. − Adj. D'un aspect grossier, massif, lourd. La Grèce m'a rendu difficile sur l'art antique. Le Parthénon me gâte l'art romain, qui me paraît à côté mastoc et trivial (Flaub., Corresp., 1852, p.306).Claudel porte une petite jaquette trop courte qui le fait paraître encore plus ramassé sur lui-même et mastoc (Gide, Journal, 1905, p.187).On voit [sur les toiles de Delaunay] un trou béant lumineux et le toit de la maison d'en face à contre-jour, dur et solide, une première forme mastoc, angulaire, inclinée (Cendrars, Lotiss. ciel, 1949, p.225). II. − Subst. masc., vieilli. Homme trapu, lourd, épais. Deux clients, un gros mastoc et un nabot (...), en train de s'embrasser comme du pain (Zola, Assommoir, 1877, p.707).Les boxeurs, toujours en vêtements de ville, sont mêlés au public (...). Ce petit aux traits délicats, que vient-il faire ici? Ce mastoc, même s'il cogne, ne peut avoir une boxe fine (Montherl., Olymp., 1924, p.343). − P. anal. Personnage important, qui se donne de l'importance. J'ignorais la décoration de Fabre, lequel est un de nos mastocs littéraires les mieux réussis (Flaub., Corresp., 1878, p.132). REM. Mastard, adj. inv. en genre et subst. masc.,arg. a) Adj. Gros, énorme. [La fille, essayant la chaussure] Il n'y a rien à chiquer (...) j'ai les pinceaux trop mastards (Stollé, Contes, Cendrillon, 1947, p.2).b) Subst. masc. Individu de forte carrure. Un mastard pour qui la vie des autres compte pas plus que celle d'un pou (Queneau, Loin Rueil, 1944, p.39). Prononc. et Orth.: [mastɔk]. Ac. 1935 mastoc, adj. inv. Avec la marque du fém., elle était lourde et mastoque (Huysmans, En route, t. 2, 1895, p.221). Avec la marque du plur., en tant que subst. (cf. Flaub., loc. cit.). Étymol. et Hist. 1. 1835 mastok subst. (Balzac, Le Père Goriot ds La Comédie humaine, éd. P.-G. Castex, t. 3, 1976, p.67, 1236: un grippe-sou, une bête, un sot, un mastok; le mot a été supprimé dans l'éd. Furne de 1843); 2. 1844 «homme trapu, épais» (Id., Modeste Mignon, p.42); 3. 1850 mastoc adj. «épais, grossier, lourd» (Flaub., Corresp., p.187); 4. 1852 «(chose) massive et sans grâce» (Id., ibid., p.306). Orig. incertaine. D'apr. Littré, DG et FEW t. 16, p.541, serait empr. à l'all. Mastochse «boeuf engraissé»; il est plus prob. issu de massif1* par substitution de suff. (G. Esnault ds Fr. mod. t. 19, 1951, pp.304-305). Fréq. abs. littér.: 20. Bbg. Baldensperger (F.). Notes lexicol. R. Philol. fr. 1927, t. 39, p.60. |