| MAROTIQUE, adj. LITT. Qui est propre à Marot. Il [Voiture] s'inspirait avant tout des goûts de la société mondaine qu'il avait entrepris de divertir. Il n'en est pas moins vrai qu'il avait conscience de se rattacher à des traditions anciennes et respectables. À celle de Marot avant toute chose, et les rapprochements entre son oeuvre et le badinage marotique sautent aux yeux (A. Adam,L'Âge classique, Paris, Arthaud, t. 1, 1968, p. 131).− Qui imite ou rappelle la poésie de Marot, sa manière, ses procédés (genre familier, ton de badinage, emploi d'archaïsmes, etc.). Genre, langue, style marotique; épître marotique. Il [Victor Hugo] peut souffler de sa bouche puissante une simple villanelle comme un poëte marotique (Balzac,
Œuvres div., t. 3, 1840, p. 294).Les adverbes jà pour déjà, lors pour alors (...) commençaient à vieillir quand La Fontaine écrivait, et ces adverbes donnent à son style quelque chose de marotique (A. France,Génie lat., 1909, p.79). REM. Marotisme, subst. masc.Manière d'un écrivain, d'un poète, cultivant des procédés considérés comme propres à Marot. Elles [les premières petites pièces de La Fontaine] se rapportent tout à fait au goût d'alors, à celui de Saint-Évremond et de Benserade, au marotisme de Sarasin et de Voiture, et le je ne sais quoi de mollesse et de rêverie voluptueuse qui n'appartient qu'à notre délicieux auteur, y perce bien déjà, mais y est encore trop chargé de fadeurs et de bel esprit (Sainte-Beuve,Portr. littér., t.1, 1844-64, p. 55). Prononc. et Orth.: [maʀ
ɔtik]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1585 (Fr. Feu-Ardent, Sepmaine I des Dialogues, éd. 1589, 87a ds Fr. mod. t. 6, p. 63). Du nom du poète français Clément Marot [1496?-1544]; suff. -ique*. |