| MARMITEUX, -EUSE, adj. Vieilli. Mal en point, misérable. Le gouvernement apparent, composé de pauvres diables piteux, miteux, marmiteux et calamiteux, est aux gages des financiers (A. France,Lys rouge,1894, p. 107).Tricot est un des plus marmiteux: on dirait que ses vêtements ont séjourné un temps déraisonnable dans la Seine (Frapié,Maternelle,1904, p. 171).− Emploi subst. Coppée, parlant de Mlle Read, déclare qu'elle n'aime que les affligés, les souffrants, les marmiteux, qu'elle hait les chanceux, les heureux, les gens ayant l'argent et la gloire (Goncourt,Journal,1892, p.283).Vous n'avez plus qu'à (...) vous habiller en marquis, même si vous êtes un marmiteux comme je suis (Alain-Fournier,Meaulnes,1913, p.81). REM. Marmiteusement, adv.,rare, fam., pop. De façon misérable. Des incohérences d'imagination pourraient seules nous hanter devant les fantoches si marmiteusement agencés par M. Cazin (Huysmans,Art mod.,1883, p.197).Pierrot continue à mimer sa conférence, force m'est bien de résumer par à peu près [avec du langage] ce qu'il exprime. Allons-y donc, mais humblement et marmiteusement (Richepin,Théâtre chimér.,1896, p.363). Prononc. et Orth.: [maʀmitø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1225-30 «hypocrite, doucereux» (Guillaume de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 411); 2. fin xiiies. marmitous [date du ms.] «affligé» (Vie de St Alexis en vers octosyll., ms. BN fr. 25408, éd. G. Paris ds Romania t. 8, p. 178, 785); 3. 2emoitié xves. «misérable» (H. Baude, Vers, éd. J. Quicherat, p. 33: Que proufiter vous peult le desconfort? Il envieillist, il vous fait marmyteux). Dér. de l'adj. a. fr. marmite «hypocrite» (marmite*); suff. -eux*. Fréq. abs. littér.: 15. Bbg. Mat. Louis-Philippe 1951, p. 289. |