| MARAUDE, subst. fém. A. − Vol de denrées alimentaires, en particulier de fruits, légumes, volailles, dans les champs ou dans une ferme. Synon. maraudage (rem. s.v. marauder).Aller à la maraude; faire la maraude de qqc.; braconnage et maraude. Il n'y eut pas un seul acte de maraude ou de brutalité à leur reprocher [à des soldats] (Sand,Hist. vie, t. 2, 1855, p. 469).Elle [la bande d'enfants] se construit sa maison, elle opère ses maraudes, elle va se baigner ou joue au cerf-volant (Jeux et sports, 1966, p. 121): . ... le maire de Mulhouse, pour empêcher la maraude du raisin, fit défense à tout individu non propriétaire de vignes, de circuler de jour ni de nuit dans les chemins qui longent ou qui coupent le vignoble...
Proudhon,Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 297. − P. méton. Ce qui est volé dans les champs ou dans une ferme. Ce rouleur de routes, l'effroi des campagnes, vivant de maraudes et d'aumônes forcées (Zola,Terre, 1887, p. 372). B. − P. ext. Action de rôder à la recherche de denrées alimentaires ou de menues choses à chaparder. Dans cette hune, il avait ses petites affaires: (...) des bananes volées, des salades prises la nuit dans les réserves du commandant, tout ce qu'il pouvait ramasser de frais et de vert dans ses maraudes nocturnes (Loti,Mon frère Yves, 1883, p. 67).V. chiper A 1 ex. de Duhamel. − (Être) en maraude.Un putois en maraude (Genevoix,Raboliot, 1925, p. 74).Tout chasseur trouvé en maraude ou dans un cabaret sera fusillé (Pourrat,Gaspard, 1925, p. 126). ♦ P. anal. Fiacre en maraude. Fiacre qui cherche à charger un client en revenant d'une course pour éviter le contrôle de stationnement. Il était six heures. Rue du Bac, je hèle un fiacre en maraude (Benoit,Atlant., 1919, p. 221).Taxi en maraude. Taxi qui circule lentement à vide à la recherche d'un éventuel client. Ils croisèrent un taxi en maraude, qui, sur un signe, vint se ranger contre le trottoir (Martin du G.,Thib., Belle sais., 1923, p. 859). ♦ P. ext. En train de rôder, d'être en promenade au hasard et parfois avec des intentions plus ou moins équivoques. Des sénateurs en maraude au Palais-Bourbon se massèrent des deux côtés de la tribune (Vogüé,Morts, 1899, p. 2).Mmede Warens (...) l'envoya à l'évêque, qui l'envoya à Turin, à l'hospice des catéchumènes. C'étaient les étapes régulières d'une âme en maraude sur le chemin du catholicisme (Guéhenno,Jean-Jacques, 1948, p. 40). Prononc. et Orth.: [maʀ
ο:d]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) [1679 d'apr. Bl.-W.1-5] 1690 «vol de denrées commis par des soldats en campagne» (Fur.); b) 1754 p. ext. «petit larcin commis par n'importe qui» (Poitevin, Nouv. dict. suisse, fr.-all. et all.-fr.); 2. 1907 cocher en maraude (France). Déverbal de marauder*. Fréq. abs. littér.: 75. |