| MAQUEREAU1, subst. masc. A. − 1. Poisson de mer (de la famille des Scombridés) au corps fusiforme et charnu sans écailles, au dos tacheté de vert et bleu, au ventre nacré, dont la chair est recherchée. Filets de maquereau; maquereau salé, frit, mariné au vin blanc. Dans un bout de papier, un maquereau très frais, les ouïes sanglantes (Zola,Assommoir, 1877, p. 540).Le maquereau et le hareng ne sont adultes, c'est-à-dire capables de se reproduire, qu'après trois ans de vie (Boyer,Pêches mar., 1967, p. 16): . Maquereaux à la sauce aux groseilles vertes. Prenez des maquereaux: remplissez-les d'une farce composée de beurre frais, de fines herbes, sel et poivre de Cayenne et de groseilles épineuses, à moitié mûres, que vous aurez bien épluchées et débarrassées de leurs pépins.
Gdes heures cuis. fr.,Ch. Monselet,1888, p. 172. 2. Groseille* à maquereau. B. − P. anal., pop., vieilli. Taches qui se forment sur les jambes lorsqu'elles sont exposées de trop près à la chaleur. (Dict xixes.). Prononc. et Orth.: [makʀ
ο]. Att. ds Ac. dep. 1694. Ac. 1718: vedette macquereau mais dans le texte maquereau. Étymol. et Hist. Ca 1140 makerel (Geffrei Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 444). Orig. controversée. Selon l'étymol. traditionnelle (Bl.-W.3-5; FEW t. 16, p. 504b), emploi fig. de maquereau2*, ce poisson ayant, selon une croyance pop. (mais qui ne semble att. qu'à partir du xixes., cf. A. Tobler ds Sitzungsberichte der königlich preussischen Ak. der Wiss., 1902, pp. 92-93), pour rôle de rapprocher les harengs mâles des harengs femelles, qu'il accompagne dans leurs migrations. D'apr. P. Guiraud (Fr. mod. t. 34, 1966, pp. 280-290), le mot se rattacherait plutôt à la famille de maquer, macher «frapper, contusionner», d'où «tacher», le maquereau étant un animal tacheté. Cette hyp. ne tient pas compte de la chronol. des sens: les dér. de makk- signifiant «meurtrir» n'apparaissent en fr. qu'au xves., v. FEW t. 6, 1, p. 67a (il est vrai que le prov. les connaît dep. ca 1200, v. Rayn. t. 4, p. 111 et E. Lévy, Prov., mais «maquereau» se dit vairat dans ces parlers, v. FEW t. 14, p. 177a); maquereaux «taches qui viennent aux jambes quand on s'est chauffé de trop près», invoqué par Guiraud, n'apparaît qu'en 1552 (FEW t. 16, p. 503b) et peut être dû à une comparaison avec l'aspect du poisson; pour groseille à maquereau (1752, Trév.: à Paris le peuple nomme ce fruit groseilles à maquereau, parce qu'on en met dans la sauce du maquereau), on rencontre la même hésitation quant à son étymol.: pour les uns (déjà Trév. 1752; FEW t. 16, p. 505a, note 6), ce fruit serait ainsi appelé parce qu'il entre dans la composition d'une sauce accompagnant le maquereau; pour P. Guiraud, il s'agirait encore d'un dér. de makk- «tache», ce fruit étant tacheté. Bbg. Barbier (P.). N. de poissons. Notes étymol. et lexicogr. R. Lang. rom. 1915, t. 58, pp. 316-318. − Guir. Étymol. 1967, pp. 34-35, 38-40. _ Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 73, 98, 99, 100; t. 2 1972 [1925], pp. 215-216. |