| MANGEAILLE, subst. fém. A. − Nourriture de certains animaux domestiques. Faire de la mangeaille pour les poulets, leur donner de la mangeaille (Ac.). B. − Fam., péj. [En parlant de l'homme] 1. Nourriture abondante et généralement de mauvaise qualité. Montagne, odeur de mangeaille; se bourrer de mangeaille. Rabelais (...) pique-assiette sans vergogne payant son écot en farces bruyantes, d'ailleurs se crevant de mangeaille, s'ivrognant à plein gosier (L. Febvre,Combats pour hist.,Sur Rabelais, 1941, p. 252).Il était chez un patron qui aimait la mangeaille (...) «Goûte-moi ce morceau, qu'il disait mon singe, ça c'est un aloyau!» (Vialar,Morts viv.,1947, p. 153).V. amusant ex. 32. 2. Repas plantureux. Les grandes mangeailles, les danses aux quinquets sont bonnes pour les paysans, qui ne mangent leur soûl qu'une fois dans leur vie (Taine,Notes Paris,1867, p. 4).Une mangeaille énorme suivie de siestes congestionnantes (Goncourt,Journal,1893, p. 440). REM. Mangeailler, verbe intrans.,hapax. Manger souvent, à tort et à travers. Croirais-tu que j'ai été une semaine à pensailler, rangeailler, mangeailler, promenailler, sans rien faire de bon (Balzac,Corresp.,1819, p. 31). Prononc. et Orth.: [mɑ
̃
ʒ
ɑ:j] ou [-aj]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin xiies. mainjaille (Sermons St Grégoire sur Ezéchiel, 48, 34 ds T.-L.). Dér. de manger1*; suff. -aille*. Fréq. abs. littér.: 72. |