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MALPROPRE, adj.
A.− Malpropre à + subst. ou inf.Qui n'est pas à même de; qui ne convient pas à. Vous comprendrez que moi, habitant de Paris, inconnu ou mal connu du Ministre (...) je suis malpropre à vous recommander dans votre cas (Mérimée, Lettres F. Michel,1856, p. 116).Je confesse que mon penchant à méditer est une manie bizarre et tout à fait incommode. Elle me rend premièrement malpropre à toute entreprise (A. France, Opinions J. Coignard,1893, p. 207):
1. ... un terrain vague que l'hôtesse avait désigné comme pouvant servir de sépulture au Matamore sans que personne s'y opposât, la coutume étant de jeter là les bêtes mortes de maladie, lieu bien indigne et malpropre à recevoir une dépouille humaine, argile modelée à la ressemblance de Dieu... Gautier, Fracasse,1863, p. 152.
B.− Sale, qui manque de propreté, d'hygiène, de soins. Je quitte le village banal de Mégalopolis et le malpropre logis qu'un indigène nous y prêta (Barrès, Voy. Sparte,1906, p. 217).Une barbe hirsute et malpropre, où il fourrageait à pleines mains, de ses pinces volumineuses et noires de cirage (Rolland, J.-Chr.,Buisson ard., 1911, p. 1294):
2. Quand Rougon allait la voir, il trouvait des assiettes sales sur les fauteuils, des litres de sirop à terre, le long des murs. il devinait sous les meubles un entassement de choses malpropres, fourrées là, à l'annonce de sa visite. Zola, E. Rougon,1876, p. 146.
C.−
1. [En parlant d'une chose] Qui choque la décence, la bonne éducation. Il (...) ne les jetait plus [les poissons] dans les mannes qu'en les accompagnant d'injures et de termes malpropres (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Noyé, 1888, p. 1152):
3. Ce sont tous les petits échappés des familles pauvres. Le boulevard extérieur est leur milieu respirable; la banlieue leur appartient. Ils y font une éternelle école buissonnière. Ils y chantent ingénument leur répertoire de chansons malpropres. Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 691.
2. [En parlant d'une pers. ou d'une chose] Qui manque de probité, de qualités morales. Je ferai mon métier comme je l'entends faire, sans tripotages malpropres et sans compromissions douteuses (Gyp, Docteurs,1892, p. 57):
4. Pour une fois que je suis moins sec, moins malpropre que de coutume, je ne trouve à dire à la Vierge que des insanités et des niaiseries, alors qu'il serait si simple de solliciter son pardon, de l'implorer pour qu'elle ait pitié de ma vie déserte, pour qu'elle m'aide à résister aux sommations de mes vices, à ne plus payer, ainsi que je le fais, les redevances des nerfs, l'impôt des sens! Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 109.
Emploi subst.
Avec valeur de neutre. Un journaliste donne une conversation d'Hugo, où je le trouve bien sévère pour le laid et le malpropre en littérature (Goncourt, Journal,1879, p. 51).
[Désigne une pers.] :
5. Par exemple, il ne se gênait pas, le matin même d'une élection municipale, de traiter de malpropre, et simplement parce qu'il était un malpropre, l'électeur dont la voix importait le plus à son père... Aymé, Jument,1933, p. 32.
Fam. Jeter, vider qqn comme un malpropre. Jeter, vider quelqu'un sans ménagements, très mal. Et avait-il jeté à la porte de ses librairies comme un pestiféré et comme un malpropre, un autre écrivain qui s'était pourtant égosillé à célébrer ses louanges (Huysmans, À rebours,1884, p. 209).Ils te videraient comme un malpropre! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 693).
Se conduire comme un malpropre. Ici, il s'était conduit comme un malpropre (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 305).
Prononc. et Orth. : [malpʀ ɔpʀ ̭]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Av. 1475 « qui n'est pas propre à, qui n'a pas les qualités nécessaires pour » mal propre a doctrine (G. Chastellain, Les douze dames de rhétorique, VIII ds Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, VII, 160); 2. a) 1572 « sans grâce, peu soigné dans sa mise » (R. Belleau, La Bergerie, 1rejournée ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 1, p. 226); b) 1651 « qui manque de propreté, de soin » (Scarron, Rom. comique, I, XIX ds Rob.); 1680 viande malpropre (Rich.); c) 1835 « qui manque de délicatesse, grossier » (Sand, Corresp., t. 1, p. 327 : les interprétations malpropres du chaste critique); d) 1873 « qui manque d'honnêteté, immoral » (Lar. 19e). Comp. de mal2* et de propre*. Fréq. abs. littér. : 252. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 99, b) 349; xxes. : a) 883, b) 268.