| * Dans l'article "MALINGRE,, adj." MALINGRE, adj. A.− Vieilli. En mauvaise santé, mal portant. Je me suis trouvé à Munich et à Augsbourg cette année, au fort du choléra. Je me suis senti malingre, presque malade (Mérimée, Lettres Mmede La Rochejacquelein,1854, p. 2).La Faustin, un peu malingre ce jour-là, s'était laissée tomber sur le pauvre canapé (E. de Goncourt, Faustin,1882, p. 95). B.− 1. [En parlant d'une pers., de son corps, de son aspect physique] Qui est de constitution et d'apparence chétives, délicates. C'était un jeune homme d'une trentaine d'années, malingre et chétif, au visage couturé de petite vérole, mais au regard intelligent et gai et à la lèvre souriante et bonne (Ponson du Terr., Rocambole,t. 1, 1859, p. 125).Le vieux avait avec lui un petit-fils de treize ans, bossu, malingre et rachitique, qui lui servait d'apprenti (Rolland, J.-Chr.,Buisson ard., 1911, p. 1294): 1. Camille, grandi, sauvé de la mort, demeura tout frissonnant des secousses répétées qui avaient endolori sa chair. Arrêté dans sa croissance, il resta petit et malingre. Ses membres grêles eurent des mouvements lents et fatigués.
Zola, Th. Raquin,1867, p. 10. − Emploi subst. La morale a été inventée par les malingres (Péguy, Argent,1913, p. 1243): 2. Souvent, ces avares essentiels sont des faibles, des malingres, de « petites vies », et s'ils dépensent peu, c'est qu'ils ont peu : d'où cette morosité, sorte de « petites tristesses, de petite avarice morale et physique perpétuelle », dont Janet fait une caractéristique fréquente de l'asthénie.
Mounier, Traité caract.,1946, p. 324. 2. [En parlant d'arbres, de plantes] Il se souvint d'avoir débouché inopinément sur une route, une vraie route, bordée d'arbres nains, malingres, malsains, d'où coulait goutte à goutte une eau noire (Bernanos, Mauv. rêve,1948, p. 976). − P. métaph. Il eût été certainement difficile de voir dans cette batisse malingre, sans physionomie, les restes d'un ancien couvent de Récollets (Fabre, Courbezon,1862, p. 99). Prononc. et Orth. : [malε
̃:gʀ
̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [1249, août nom propre Robers Malingres (Charte du Vermandois ds Bibl. des ch. 1874, t. XXXV, p. 466)]; 1. 1598 « mauvais, en mauvais état » (Bouchet, Serees, II, XV, éd. C. E. Roybet, t. 3, p. 130 : les courbes malingres sont de meschantes jambes); 2. 1677, 4 sept. « qui a peine à retrouver ses forces après une maladie » (Mmede Sévigné, Lettres, éd. M. Monmerqué, V, 310); 3. 1690 « qui est de constitution faible et d'apparence débile » (Fur.). Orig. incertaine; peut-être issu du croisement de mal1* et de l'a. fr. heingre, haingre « chétif, maigre » ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 3820), lui-même d'orig. obscure. Fréq. abs. littér. : 139. DÉR. 1. Malingrerie, subst. fém.,rare. État maladif. À cela, je réponds qu'elle est injuste, que la tristesse de Popelin ne vient pas de la diminution de son affection, mais de sa malingrerie et de ses inquiétudes au sujet de l'accident de son fils (Goncourt, Journal,1882, p. 198).− [malε
̃gʀ
ə
ʀi]. − 1reattest. 1765, 2 oct. (Volt. Lett. d'Argental ds Littré) : de malingre, suff. -erie*. Malingret, ette, adj., région. (Berry), dimin. de malingre. On remarquait la bonne mine qui lui était venue, et les jeunesses du lieu se demandaient si c'était là Joset l'ébervigé [littéralement l'étonné, celui qui écarquille les yeux], qu'on avait jugé si simple et qu'on avait vu si malingret (Sand, Maîtres sonneurs, 1853, p. 345). − [malε
̃gʀ
ε]. − 1resattest. 1429 Stephanota la malingrete (cité ap. Coyecque, Hôtel-Dieu de Paris, II, 84 ds Delb. Notes mss), attest. isolée, à nouv. au xixes. 1849 (Sand, Pte Fad., p. 167); de malingre, suff. -et*. BBG. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 175. |