| MAJORAT, subst. masc. DR. Bien inaliénable et indivisible qui a subsisté en France jusqu'en 1849 et consistait en propriétés immobilières, attaché à un titre de noblesse, transmis au fils aîné d'une famille. Constituer, établir, fonder un majorat. Mon fils, devenu marquis d'Aubrion, ayant un majorat de quarante mille livres de rente, pourra prendre dans l'État telle place qu'il lui conviendra de choisir (Balzac,E. Grandet, 1834, p. 241).Il y a encore aujourd'hui des familles romaines qui meurent de faim près d'un million en diamants et en pierreries transmis par majorat, et auquel ils ne peuvent toucher (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 232).La propriété corporative étant abolie, (...) la suppression du droit d'aînesse, des majorats, des fidéicommis, tous les biens, dans l'avenir, viendraient s'offrir à ceux qui auraient fait effort pour les acquérir (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p. 167).Rem. Selon Ac. 1935 ,,se dit aujourd'hui du titre d'infirmière-major``. Prononc. et Orth.: [maʒ
ɔ
ʀa]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1701 (Fur., s.v. Majorasque: Majorat [...] droit d'aînesse établi en Espagne); 1748 «bien inaliénable attaché à la possession d'un titre de noblesse, et transmis avec celui-ci à l'héritier du titulaire» (Montesquieu, Esprit des lois, livre V, chap. 8). Empr. francisé d'apr.major* de l'esp.mayorazgo «ancienne institution espagnole visant à transmettre dans la famille la propriété de certains biens selon des règles préétablies» (1370 ds Cor.-Pasc. et Al., d'où le fr. majorasque 1690 Fur. déjà introduit antérieurement dans des relations de voyage sous la forme esp. mayorasgo; 1664 Bertaut, Relation d'un voyage d'Esp., 83 ds Reinh., p. 220), dér. de mayor, v. major2. Fréq. abs. littér.: 39. Bbg. Reinh. 1963, p. 222. _ Rupp. 1915, p. 78. |