| MACHICOT, subst. masc. LITURG. ANC. Bas officier de choeurs de l'église Notre-Dame de Paris. Quant à la festivité des fous, elle s'appela de son vrai nom la festivité du «deposuit» par allusion au verset du magnificat «deposuit potentes de sede». Elle avait pour but d'abaisser l'orgueil et d'exalter l'humilité. Les évêques, les prêtres n'étaient plus rien, étaient comme déposés, ce jour-là. C'était le peuple, les machicots et les clercs de matines, qui étaient les maîtres (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 267).− P. anal., péj. Mauvais chantre d'église; incapable, imbécile (cf. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p. 169). Prononc. et Orth.: [maʃiko]. Att. ds Ac. 1762, 1798. Besch. 1845 écrit mâ-. Étymol. et Hist. 1. 1391, 14 août (Ch., Hôp. gén. Orléans ds Gdf.: .II. macicots ds l'eglise Ste Croix); 1420 deux maciquos (doc. Arch. Loiret, ibid.); 2. 1803 «mauvais chantre» (Boiste). Orig. obscure. D'apr. FEW t. 6, 1, p. 457 a, déverbal du norm. machicoter «mâcher longuement» [cf. mâchonner «mal prononcer, bredouiller»] dér. de machot(t)er «machiller, mâchonner» (xvies. ds Gdf.), [prob. par élargissement du suff. -oter* d'apr. les dér. en -er de mots en -icot]. DÉR. 1. Machicotage, subst. masc.[P. réf. au machicot chargé de l'exécution des chants] Gén. péj. Manière de chanter qui consistait à intercaler une série de notes entre les intervalles du plain-chant. Sous les fioritures, les broderies, ou, comme on dit encore, les machicotages qui la défigurent [la cantilène grégorienne], on reconnaît le dessin primitif (Bénédictins, Paléogr. mus., t. 2, 1889, p. 4).− [maʃikɔta:ʒ]. − 1reattest. 1694 (Men.); de machicot, suff. -age*. 2. Machicoter, verbe.Pratiquer le machicotage dans l'exécution d'un chant d'église. Emploi trans. Machicoter des airs tristes (Lar. 20e). − [maʃikɔte]. Besch. 1845 écrit mâ-. − 1reattest. 1701 mus. (Fur.: Terme de Nôtre Dame de Paris. C'est chanter seul un verset en y ajoûtant, ou retranchant des notes qui sont sur le livre à chanter, et cela pour donner plus de grace au chant); de machicot, dés. -er. |