| MÉTONYMIE, subst. fém. A. − RHÉT. Figure d'expression par laquelle on désigne une entité conceptuelle au moyen d'un terme qui, en langue, en signifie une autre, celle-ci étant, au départ, associée à la première par un rapport de contiguïté. Le défaut du livre de Darmesteter était de faire croire à une sorte de logique interne qui réglerait les transformations sémantiques des mots. L'auteur ne semblait pas chercher plus loin que les abstractions scolastiques de la catachrèse ou de la métonymie (Vendryès,Langage,1921, p.229): −. N'épouse pas une robe! s'écriait-il (...). Il appliquait, avec mauvais goût, au clergé anglican et au clergé papiste, les mêmes épithètes dédaigneuses (...); et il ne se donnait pas la peine de varier, à propos des prêtres, quels qu'ils fussent, catholiques ou luthériens, les métonymies soldatesques usitées dans ce temps-là.
Hugo,Travaill. mer,1866, p.121. ♦ Par métonymie. En recourant à une métonymie. À certains noms qu'on emploie par métonymie (...) on donne le genre d'un nom générique sous-jacent, qu'on a dans la pensée au moment où l'on s'exprime (il y a alors ellipse généralement): Du hollande (du fromage de Hollande) (Grev.1969, § 269). Rem. 1. Dans bien des cas, la déf. donnée de ce mot consiste en une simple énumération des princ. modalités de contiguïté: rapport de cause à effet, de matière à objet, de contenant à contenu, de partie à totalité, etc. 2. La méton. peut affecter le subst., l'adj. qualificatif, le verbe. 3. La confusion est fréq. quant à l'identification de la méton. et de la métaph. Ainsi, dans l'ex. suiv.: [Les surnoms du Moyen Âge] qui évoquaient des particularités anatomiques ou de caractère sont peut-être les plus nombreux: parmi eux il en est (...) qui correspondent à une métonymie, par exemple Couhe d'ail 1377, en Côte-d'Or, «queue d'ail», c'est-à-dire «gringalet» (L'Hist. et ses méth., 1961, p.710), le surnom est fondé sur la métaphore. B. − P. anal. [À propos de signes autres que ceux du lang. articulé, en partic. dans le domaine des arts] ,,Une image peut constituer une métonymie (ex. la tour Eiffel représentée pour désigner Paris dans un film)`` (Rey Sémiot. 1976). Prononc. et Orth.: [metɔnimi]. Ac. 1694, 1718: metonymie, dep. 1740: mé-. Étymol. et Hist. 1521 methonomie (P. Fabri, L'Art de Rhetorique, l. I, p.189 ds Hug.); 1690 metonymie (Fur.). Empr. au b. lat. metonymia «dénomination» du gr. μ
ε
τ
ω
ν
υ
μ
ι
́
α «id.», formé de μ
ε
τ
α
́, v. mét(a)- et ο
ν
ο
μ
α «nom». Cf. l'angl. metonymia, metonimie de même sens att. dep. 1562 et 1573 ds NED. Bbg. Goslar (M.). Métonymie et méthodologie. R. Ling. rom. 1976, t. 40, pp.145-164. _ Henry (A.). Métonymie et métaphore. Paris, 1971, 163 p. _ Le Guern (M.). Sém. de la métaphore et de la métonymie. Paris, 1972, 127 p. _ Rhétorique générale, par le groupe M (J. Dubois, et al.). Paris, 1970, pp.117-120. |