| MÉLI-MÉLO, subst. masc. Fam. Mélange confus de choses ou de faits hétéroclites. De ce coudoiement, de ce frôlement, de ce méli-mélo, de toutes ces rivalités, ces hostilités, ces haines rassemblées là et obligées de vivre un moment ensemble (Goncourt, Journal, 1860, p.821).Rem. ,,Très fam.`` pour Ac. 1878 et 1935; ,,pop.`` pour Littré. ♦ Méli-mélo de... et de... Un méli-mélo de flacons et de statuettes pieuses (Huysmans, Oblat, t.1, 1903, p.92): . ... depuis, ç'a été chaque fois des démences de couleurs, des folies absurdes de conceptions, des mélis-mélos d'antiquité et de moderne réunis sur une même toile.
Huysmans, Art mod., 1883, p.30. ♦ Méli-mélo de... Le sombre méli-mélo des colères qu'il rapportait parmi nous (Barbusse, Feu, 1916, p.123). − Rare ♦ [En parlant d'une pers.] Il avait aussitôt détesté ce méli-mélo cosmopolite: peintre allemand, médecin russe, lord anglais, pairesse américaine (Bourget, Némésis, 1918, p.79). ♦ Synon. de brouhaha.J'entendis des applaudissements, des exclamations, des objections de renforcement, un méli-mélo bredouillé et crié de réunions publiques sans lampes à cinq ou six parties (Arnoux, Crimes innoc., 1952, p.215). REM. 1. Emméli-mélo, subst. masc.,hapax, var. de méli-mélo. Dans l'emméli-mélo des tiges poilues et des grandes feuilles rugueuses (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p.115). 2. Méli-mélodrame, subst. masc.,hapax, formation plaisante par croisement avec mélodrame. La vie est un méli-mélodrame surtout lorsqu'on est hors du chemin licite et qu'on veut y revenir (A.Boudard, La Métamorphose des cloportes, 1962, 136 ds Quem. DDL t.13). Prononc. et Orth.: [melimelo]. Att. ds Ac. dep. 1878. Au plur. des mélis-mélos. Étymol. et Hist. 1851 (Goncourt, Journal, p.43). Altération de pêle-mêle* avec variation vocalique (cf. a. fr. mesle-mesle, 1176-81 Chrétien de Troyes, Chevalier lion, éd. M. Roques, 443, v. aussi T.-L.); melli-mello est att. dans un texte de fin xves.-début xvies. comme onomat. exprimant un bruit de bavardage (Sermon joyeux de la patience des femmes ds Rec. de poésies fr. des XVeet XVIes., éd. A. de Montaiglon, t.3, p.266). Fréq. abs. littér.: 24. Bbg. Esnault (G.). Qq. dates. Fr. mod. 1952, t.20, p.140. _ Quem. DDL t.1. |