| MÉGALOMANIE, subst. fém. A. − PATHOL. Délire de grandeur, surestimation de soi qui se rencontre chez les sujets dont le jugement est affaibli (d'apr. Psychol. 1969). Synon. folie des grandeurs*: −. Toute cette correspondance [de M. de Saint-Cyran] avec d'Andilly rend le même son alarmant, présente le même caractère morbide. (...) à l'époque où ces lettres furent écrites, − vers 1620, − les troubles cérébraux dont nous cherchons le diagnostic, atteignent leur plus haut degré d'intensité (...). C'est une mégalomanie douce qui s'épuise en paroles et ne tend pas à l'action.
Bremond,Hist. sent. relig., t.4, 1920, p.54. B. − P. ext. Ambition, orgueil démesuré, goût du grandiose, du colossal. Mégalomanie d'un nouveau riche. Ce qui fut appelé mégalomanie chez M. Hanotaux (...) n'était que rêve de l'action. Oui, remplir son mérite, servir son pays, cueillir ces fruits de gloire (...) deviennent aisément le seul digne objet de désir! (Maurras,Kiel et Tanger, 1914, p.24).«Ce gaillard-là, sans moi, ne serait peut-être pas devenu pape (...)». Mais j'ajoute aussitôt que dans cette phrase à fort grossissement, le «sans moi» devrait tout de même ne pas prendre un accent de mégalomanie ridicule (Romains,Hommes bonne vol., 1939, p.237). Prononc. et Orth.: [megalɔmani]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1865 (Littré-Robin). Comp. des élém. formants mégalo-* «le grand, les grandeurs» péj. et -manie «goût maniaque ou morbide», v. -mane2*. Fréq. abs. littér.: 24. |