| MÉDIATEUR, -TRICE, adj. et subst. A. − (Personne ou chose) qui sert d'intermédiaire, de lien entre deux ou plusieurs entités. Synon. intermédiaire.Souvent l'abeille sans sexe est involontairement la médiatrice de leurs [fleurs] amours (Bern. de St-P.,Harm. nat.,1814, p.74).Un sol où la terre jaune s'émiette et se disperse en alluvions, accueille dans le Ho-Nan, province médiatrice entre les deux régions de la Chine, Cathay et Manzi, les immigrants venus l'Ouest ou du Nord (Vidal de La Bl.,Princ. géogr. hum.,1921, p.59): 1. Dans une société sans classes et dont la structure interne serait la révolution permanente, l'écrivain pourrait être médiateur de tous et sa contestation de principe pourrait précéder ou accompagner les changements de fait.
Sartre,Sit. II,1948, p.130. − Spécialement ♦ THÉOL. CHRÉT. Le médiateur. Jésus-Christ. Jésus-Christ est le médiateur entre Dieu et les hommes (Ac.).RELIG. CATH. [Pour souligner la part prise par la Vierge Marie dans le mystère de la Rédemption] Marie médiatrice. Je dois réfléchir sur ce que fit saint Bernard pour le développement du culte de la Vierge auxiliatrice et médiatrice (Barrès,Cahiers,t.6, 1908, p.319). ♦ CHIM. Médiateur-chimique. Substance chimique libérée sous l'influence d'une excitation aux extrémités des nerfs de la vie végétative, qui leur permet d'exercer leur rôle (d'apr. Garnier-Del. 1972). Synon. neurotransmetteur.La substance libérée par le nerf pneumogastrique, ou substance vagale, a été identifiée comme étant l'acétylcholine, premier médiateur chimique mis en évidence (Lar. Méd.t.21972). B. − (Personne) qui s'entremet entre des personnes ou des partis ayant des différends pour tenter de les faire parvenir à un accord ou à un accommodement. Synon. intercesseur, monsieur bons offices (fam.).Commission, puissance médiatrice; choisir, proposer un médiateur; être médiateur dans une affaire. L'Autriche (...) qui avait sollicité si vivement d'être notre médiatrice, notre arbitre, quitte tout à coup ces titres pour nous déclarer la guerre (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène,t.2, 1823, p.18).Les prélats médiateurs, M. de Gondrin et M. Vialart, le premier surtout, y épuisaient toute leur diplomatie et leur rhétorique (Sainte-Beuve,Port-Royal,t.4, 1859, p.262): 2. − «S'en tenir à la localisation du conflit, (...) ça implique, par suite, le refus plus ou moins tacite de participer à l'action médiatrice des puissances (...).»
Martin du G.,Thib.,Été 14, 1936, p.330. − Spécialement ♦ DR. DU TRAVAIL. ,,Personne désignée en matière de conflit collectif du travail afin de le régler après l'échec de la procédure de conciliation`` (Barr. 1974). ♦ DR. ADMIN. Personnalité ayant pour tâche d'aider à résoudre les conflits survenus entre les particuliers et l'administration, qui est habilitée à faire des recommandations aux autorités compétentes pour régler les problèmes et à suggérer des propositions pour améliorer le service (d'apr. Debb.-Daudet Pol. 1978). Synon. ombudsman: 3. Promulguée le 3 janvier 1973, la loi instituant un médiateur, particulièrement inspiré du modèle de l'ombudsman scandinave, avait été précédée de discussions portant sur l'opportunité d'une telle initiative...
Le Monde,16 janv. 1973, p.30, col.2. Prononc. et Orth.: [medjatoe:ʀ], fém. [-tʀis]. Ac. 1694 et 1718: me-, dep. 1740: mé-. Étymol. et Hist. 1. Début xives. médiatour «celui qui s'entremet pour créer un accord» (J. de Meun, Trésor ds Rose, éd. M. Méon, t.3, 460, p.349); ca 1355 médiateur (Bersuire, fo47 vods Littré); 1473-74 «celui qui intervient pour procurer un traité, une paix» (Beautemps-Beaupré, Coustumes et institutions de l'Anjou et du Maine, 1rep., t.2, p.120); 1530 théol. mediateur de Dieu et des hommes (en parlant de Jésus-Christ) (Lefevre d'Etaples, Bible ds Kunze, p.170); 2. 1314 adj. «ce qui sert d'intermédiaire entre deux choses» (Chirurgie d'Henri de Mondeville, éd. A. Bos, 235, p.67: air est ... mediateur a porter les odours). Empr. au b. lat. mediator «médiateur». Fréq. abs. littér.: 236. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 642, b) 190; xxes.: a) 141, b) 268. Bbg. Mack. t.1 1939, p.232, 265. |