| MÂCHOUILLER, verbe trans. Fam. [À propos d'une substance comestible ou non] Mâcher, mastiquer de façon mécanique et sans avaler. Il tète le cigare (...) il mâchouille le mégot et crachote (Arnoux, Zulma, 1960, p.229).− Au fig. Mâchouiller des paroles, des injures (ou un terme du même paradigme). Prononcer de façon mécanique et incompréhensible. Ce vicaire trop pressé qui machouillait du bas-latin (H. Bazin, Mort pt cheval, 1949, p. 206). Prononc.: [mɑ
ʃuje], [ma-], (il) machouille [- uj]. Étymol. et Hist. 1. 1894 «mâcher» (Sachs-Villatte, Frz.-deutsches Suppl. Lexikon ds Quem. DDL. t. 4); 2. 1896 «(d'un chanteur) mal exécuter, mal articuler un air d'opéra» (Willy, Notes sans portées, p. 82); 3. 1905 «mâchonner quelque chose entre ses dents» (Colette, Dialog. bêtes, p. 22). Terme largement att. dans les dial., notamment en Bourgogne, en Lorraine et dans le Centre (FEW t. 6, 1, p. 457a), dér. de mâcher1*; suff. -ouiller*. DÉR. Mâchouillement, subst. masc.Action de mâchouiller; bruit que fait celui qui mâchouille. P. métaph. Quand la nuit s'est fermée, réduisant la mer à son langage de clapotis, claquements de gueule, mâchouillement obscur entre les ventres des bateaux amarrés (Colette, Naiss. jour, 1928, p. 60).− [mɑ
ʃujmɑ
̃], [ma-]. − 1reattest. 1928 id.; de mâchouiller, suff. -(e)ment1*. |