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LÉGISLATEUR, -TRICE, subst. et adj.
I. − Emploi subst.
A. − Subst. masc. et fém.
1. Celui, celle qui donne (ou a donné) une législation à tout un peuple, toute une civilisation.
a) Domaine pol.Catherine II fut la législatrice de son peuple (Ac.1835, 1878).Dans l'interrègne des pouvoirs politiques, lui seul [le poète] redevient souverain. Il est déjà le législateur de la grande fédération européenne qui n'est pas encore (Quinet, All. Ital.,1836, p. 85):
1. Si, dans la Rome primitive, des législateurs comme Numa furent censés recevoir leur inspiration de la divinité, et si, par suite, le droit et la religion étaient alors intimement mêlés, au moment où furent rédigées les XII Tables cette alliance avait certainement cessé, car ce monument juridique a été présenté dès l'origine comme une œuvre tout humaine et qui ne visait que des relations humaines. Durkheim, Divis. trav.,1893, p. 113.
b) Domaine relig.La loi de Moïse tient encore malgré tant de siècles et tant de mépris. Du fond de son tombeau le législateur des Hébreux régit encore un peuple de neuf millions d'hommes (Stendhal, Hist. peint. Ital., t. 2, 1817, p. 256).Jésus et tous les grands législateurs religieux ont fait un précepte de la charité, sans en apporter d'autre raison que la volonté de Dieu (P. Leroux, Humanité, t. 1, 1840, p. 195).
Législateur souverain. Autrefois le divin législateur des chrétiens conjurait la tempête de la mer et ordonnait aux vagues de se calmer (Krüdener, Valérie,1803, p. 129):
2. Mais bien loin que ce code exclue par lui-même l'idée d'un législateur souverain, il la suppose si naturellement, que toute l'antiquité n'a point hésité à l'admettre... Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 363.
2. P. ext. Celui, celle qui établit des lois, édicte des règles dans un domaine, qui pose les principes d'une science, les règles d'un art. Auger conclut qu'il [Vaugelas] était en grande recommandation et qu'il passait pour « le législateur du langage » (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 6, 1863, p. 345).Ces austères législateurs de la musique [les Lacédémoniens] ne sont loués (...) que pour leurs bonnes intentions (Laloy, Aristoxène,1904, p. 166).De même que l'homme moral, chez Kant, agit comme législateur de la cité des fins, Descartes, en tant que savant, décide des lois du monde (Sartre, Sit. I,1947, p. 318):
3. ... Kepler, surnommé avec raison le législateur de l'astronomie, avait eu à peu près ces mêmes idées avant Newton. Il disait que le soleil, en tournant sur lui-même, attirait à lui les planètes... Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 341.
4. ... la famille a été dans le passé la législatrice d'un droit et d'une morale, dont la sévérité est souvent allée jusqu'à l'extrême rudesse, en même temps que le milieu où les hommes ont appris, pour la première fois, à goûter les effusions du sentiment. Durkheim, Divis. trav.,1902, p. XXX.
B. − Subst. masc.
1. [Au sing.] Absol. et coll. Synon. de pouvoir législatif.Volonté du législateur, intentions du législateur. Même parmi les peines qui sont énoncées par le législateur, il en est beaucoup qui ne sont pas spécifiées avec précision (Durkheim, Divis. trav.,1893, p. 63).En fixant à Versailles le siège de l'Assemblée, le législateur avait manifesté qu'il n'envisageait pas qu'on pût jamais (...) le convoquer [le Parlement] (...) dans un chef-lieu de canton (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 315):
5. « ... tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas ». Maxime d'esclaves, qui (...) oblige le législateur à régler jusqu'aux actions individuelles. Bonald, Législ. primit., t. 1, 1802, p. 152.
2. Membre d'une assemblée législative. Depuis le mois de septembre 1774, jusqu'au mois de mai 1775, le congrès n'était qu'une députation de législateurs des différentes provinces (Constant, Princ. pol.,1815, p. 101).Quelle méthode ont suivie les législateurs de 1793 pour faire cette énumération? (Proudhon, Propriété,1840, p. 158).L'économie a été abandonnée par des législateurs paresseux aux tendances anarchiques des égoïsmes (Sorel, Réflex. violence,1908, p. 216).
II. − Emploi adj. On espère aujourd'hui en France qu'une nation législatrice ira plus loin que tous les princes de l'Europe (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 377).Néanmoins la multitude des lois est funeste, et je crains encore que les états généraux n'abusent de leur faculté législatrice (France, Opinions J. Coignard,1893, p. 126).Sagesse législatrice (Philos., Relig., 1957, p. 36-7).
Rem. Législater, v. légiférer rem. 2.
Prononc. et Orth. : [leʒislatœ:ʀ], fém. [-tʀis]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1372-74 subst. « celui qui fait des lois » (Oresme, Politiques, éd. A. D. Menut, 151b); 2. 1790 hist. « membre du corps législatif (sous la Révolution française) » (Le Moniteur, t. 3, p. 20). Empr. au lat. jur.legis lator « celui qui propose des lois » (v. TLL, s.v. lator), composé du génitif legis de lex, v. loi, et du subst. lator « celui qui propose », formé sur le supin latum de ferre « porter » à partir de l'expr. legem ferre « proposer une loi ». Fréq. abs. littér. : 873. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 985, b) 738; xxes. : a) 600, b) 408. Bbg. Quem. DDL t. 6 (s.v. législaté), 11.