| LUDION, subst. masc. A.− ANTIQ. ROMAINE. Danseur, bateleur venu d'Étrurie à Rome. Les ludions, venus à Rome en l'an 389, figuraient dans les jeux du cirque, y dansaient et exécutaient des improvisations faites de mouvements auxquels ils ne mêlaient ni chants ni paroles (Baril1964). B.− Appareil (utilisé en physique pour mettre en évidence les poussées qui s'exercent sur un corps plongé dans un liquide) formé d'une sphère creuse contenant de l'air et percée d'un trou à sa partie inférieure, souvent lestée d'une figurine, qui monte ou descend dans un récipient de verre presque totalement rempli d'eau quand on y modifie la pression en pressant ou en relâchant la membrane élastique qui le ferme. Ludions qui montent ou descendent dans le bocal selon les coups de pouce imprimés par le caprice du physicien sur la membrane supérieure (Maurras, Kiel et Tanger,1914, p. xlii): ... le montreur de ludions, pareil à un roi mage, coiffé d'un diadème de clinquant, sa barbe blanche largement étalée sur une simarre rouge constellée d'étoiles, le vieux leur montrait d'un doigt fatidique les diables de verre bleu qui, montant du fond du bocal, venaient tracer sur une lettre mystérieuse le secret de leur avenir.
Moselly, Terres lorr.,1907, p. 94. − P. métaph. (ou p. compar.). Bergotte (...) disait de Cottard que c'était un ludion qui cherchait son équilibre (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 552).[Laforgue] craint de flotter un peu au hasard, de faire, comme il le dit, le ludion (Nizan, Conspir.,1938, p. 245). Prononc. et Orth. : [lydjɔ
̃]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1787 phys. (Sigaud de La Fond, Élémens de physique, II, 231 ds DG); 2. 1913 p. métaph. (Péguy, Argent, p. 173 : comme un ludion); 1918 (Proust, loc. cit.). Empr. au lat. ludio, -onis « histrion, pantomime, danseur ». Fréq. abs. littér. : 13. |