Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
LOUTRE, subst. fém.
Mammifère quadrupède, amphibie et carnivore, de taille moyenne, à la fourrure épaisse, brune et lustrée, vivant près des lacs et des cours d'eau où il trouve sa nourriture, souvent considéré comme un animal nuisible. Nager comme une loutre; chasse aux loutres. Des loutres fuyaient, montrant au ras de l'eau leurs têtes moustachues, leurs yeux vifs et inquiets, laissant derrière elles un sillage d'argent (Moselly,Terres lorr.,1907, p. 175):
Tancogne, le fermier général de M. le Comte, avait fait grillager la fosse aux brochets, à cause des loutres. Quelle vermine aussi, les loutres, quelle sale graine de dévorants! Pire que les renards, en un sens; pire que les bracos à deux pattes! Genevoix, Raboliot,1925, p. 9.
ZOOL. Genre de Mammifère de l'ordre des Carnivores Fissipèdes, de la famille des Mustalidés, quadrupède, amphibie bien adapté à la nage, dont la queue est le principal organe de propulsion, dont les pattes sont terminées par cinq doigts munis d'une membrane interdigitale. Le genre loutre est caractérisé par des pieds courts, palmés, non velus en dessous et 36 dents (Coupin,Animaux de nos pays,1909, p. 36).
Loutre de mer, marine. Loutre vivant sur les côtes du Canada et de l'U.R.S.S., se nourrissant de poissons marins. Loutre d'Hudson. Au moment de mon départ, on ignorait encore en France les limites du climat qui convient à la multiplication des loutres de mer (Voy. La Pérouse,t. 4, 1797, p. 141).C'était une magnifique loutre de mer, (...) le seul quadrupède qui soit exclusivement marin (Verne,Vingt mille lieues,t. 1, 1870, p. 171).
P. méton. Fourrure de cet animal très recherchée pour sa beauté et son confort, dont on fait des pièces de vêtement. Casaque, jaquette, paletot en loutre; casquette de loutre. On porte cette année des robes tout en loutre. Mais qu'est-ce que tu dirais d'une robe de drap rouge (...) avec une veste en loutre (...) et une toque de loutre (A. France,Anneau améth.,1899, p. 310).Au début, le commerce se faisait par voie de troc; plus tard les peaux de loutre devinrent l'unité monétaire. Les couvertures jouèrent aussi ce rôle après la venue des Européens (Page,Dern. peuples primit.,1941, p. 111).Pour la ville l'astrakan est roi. Viennent ensuite le castor, le ragondin, (...) la loutre de mer et de rivière (Le Monde, 18 oct. 1951, p. 9, col. 2).
En appos. De la couleur de la loutre. Tout le monde ne peut pas acheter des robes bleu-rêve, chaos et infante, ni des tuniques loutre en pure laine du Tibet (Mallarmé,Dern. mode,1874, p. 783).Toilette de laine loutre extraordinairement simple, presque monacale, mais élégante de coupe (Gyp,Coeur Ariane,1895, p. 2).
REM. 1.
Loutrerie, subst. fém.Organisation de chasse aux loutres. (Dict. xxes.).
2.
Loutrier, subst. masc.Celui qui chasse la loutre. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth.: [lutʀ ̭]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Début xiies. [ms. xiiies.] uns lutres (Benedeit, St Brendan, éd. E. G. Waters, 1571); 2. a) 1174-77 la loirre (Renart, éd. E. Martin, V, 1084); b) 1260 [ms. E fin xiiie-début xives.] loirre «fourrure de loutre» (Etienne Boileau, Métiers, éd. G. B. Depping, p. 325); 3. ca 1290 [ms. xiiies.] leurre (Fauconn. Frédéric II, éd. G. Tilander p. 268). Du lat. lŭtra «loutre», d'où est régulièrement issu le type leurre; le maintien du -t- dans le type loutre s'explique prob. par l'infl. du mot a. b. frq. correspondant à l'a. h. all. otter (G. Paris ds Romania t. 10, 1881, p. 42), infl. que confirmerait le genre, masc. à l'origine, de ce type; le type loirre est issu de *lŭtria qui peut s'expliquer par un croisement entre lŭtra et le gr. ε ̓ ν υ δ ρ ι ́ ς, -ι ́ δ ο ς «loutre», l'infl. gr. s'étant fait jour à travers les dial. ital., cf. aussi l'a. prov. luria (1325 ds Pansier t. 3), FEW t. 5, p. 477a. Fréq. abs. littér.: 177. Bbg. Quem. DDL t. 16 (s.v. loutre d'Hudson).