| * Dans l'article "LONGÉVITÉ,, subst. fém." LONGÉVITÉ, subst. fém. A. − [En parlant d'un être vivant] Longue durée de vie. Longévité de l'homme, des poissons, des oiseaux; longévité des arbres; un pays qui offre des cas de longévité exceptionnelle. « Est-ce que vous avez toujours vos étouffements? » me demanda-t-il; et, sur ma réponse affirmative : « Vous voyez que ça n'empêche pas la longévité », me dit-il, comme si j'étais décidément centenaire (Proust, Temps retr.,1922, p. 933): 1. ... nous n'avons pas réussi à augmenter la longueur de notre vie. Un homme de quarante-cinq ans n'a pas plus de chances d'atteindre l'âge de quatre-vingts ans aujourd'hui qu'au siècle dernier. Il est probable même que la longévité diminue, bien que la durée moyenne de la vie soit plus grande. Cette impuissance de l'hygiène et de la médecine est un fait étrange.
Carrel, L'Homme,1935, p. 211. ♦ Longévité des patriarches. La Genèse 5, attribue à ceux d'avant le déluge une vie très longue, plus de 900 ans pour la plupart : Adam, Seth, Enos, Caïnan, Noé. Faut-il prendre à la lettre une longévité que l'on ne peut que constater sans la mesurer et attribuer soit au miracle, soit à des conditions de vie exceptionnelles?... (Marcel1938). − P. anal., rare. [En parlant d'une chose] Rien n'égale la longévité d'un tas de pierres, si ce n'est celle d'une palissade en planches (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 594). B. − P. ext. Durée de la vie. La longévité est d'autant plus grande que les éléments du corps vieillissent d'une façon plus uniforme (Carrel, L'Homme,1935, p. 208): 2. Tel insecte ne survit que quelques minutes à l'accouplement et à la ponte, tel mammifère dure plusieurs décades après qu'il a assuré la propagation de l'espèce. Aucune loi précise ne régit la répartition de la longévité dans le règne animal.
J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 112. − DÉMOGR. et BIOL. ,,On distingue la longévité moyenne ou espérance de vie et la longévité potentielle. Celle-ci exprime l'âge maximum qu'une espèce peut atteindre même si elle ne bénéficie qu'à un seul individu. Elle est estimée pour l'homme à 109 ans environ, vis-à-vis d'une espérance de vie d'environ 70 ans dans les pays industriels`` (Lemaire Envir. 1975). Tables de longévité. En raison de la température plus basse, notamment, la longévité moyenne des espèces y est sans doute plus élevée (J.-M. Pérès, Vie océan,1966, p. 174). − Dans le lang. forestier. ,,Laps de temps pendant lequel le bois reste sain, car les arbres sont exploités avant leur dépérissement`` (Forest. 1946). − Au fig. Parlé de bonté, de charité, de tendresse; du décès et de la longévité des passions (Amiel, Journal,1866, p. 321).Je bois... à la longévité des réunions que nous inaugurons ce soir! (Martin du G., Devenir,1909, p. 38). REM. Longévif, -ive, adj.[Correspond à supra B (lang. forestier), en parlant d'un arbre] Qui vit longtemps, dont le bois reste longtemps sain. Le charme, arbre de taille moyenne assez peu longévif (Cochet, Bois,1963, p. 34). Prononc. et Orth. : [lɔ
̃
ʒevite]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1777 « longue durée de la vie » (Courier de l'Europe, 15 juill. [t. II, p. 102] ds St. neophilol. t. 36, p. 324); 1839 plus gén. « durée de la vie » (Balzac, Béatrix, p. 57 : Sa barbe n'avait pas encore poussé. Ce retard annonce ... une grande longévité). Empr. au b. lat.longaevitas de même sens, dér. du lat. class. longaevus « d'un grand âge ». Fréq. abs. littér. : 89. Bbg. Gohin 1903, p. 261. - Quem. DDL t. 4. - Weil (A.). En marge d'un nouv. dict. R. Phil. fr. 1932, t. 45, p. 27. |