| LOISIBLE, adj. A. − [Dans une phrase à la forme impers.] Il est loisible (à qqn) de. Il (lui) est permis, possible ou envisageable de (faire). Synon. autorisé.Aussi n'existe-t-il peut-être pas un seul pays en Europe où il soit loisible à un homme de disposer de son industrie et de ses capitaux selon ses convenances (Say, Écon. pol.,1832, p. 191).C'était l'homme qui avait emporté Isabelle en travers de son cheval, et comme il avait déposé son masque il était loisible à chacun de contempler sa face blême comme un fromage où flambait un nez chauffé au rouge (Gautier, Fracasse,1863, p. 375).Il serait aisé de présenter de semblables objections à propos de tels d'entre les procédés d'investigation qu'il est loisible de choisir pour « réaliser » un virus (P. Morand, Confins vie,1955, p. 26). B. − Vieilli et littér. Qui est permis, qu'on a la liberté de faire ou non. Perfectionner les choses n'est pas nouveau; rien n'est plus vieux, tout au contraire, mais aussi rien n'est plus permis, loisible, honnête et salutaire; quand on ne perfectionnerait que les allumettes, c'est rendre service au monde entier, car les briquets s'éteignent sans cesse (Musset, Lettres Dupuis Cotonet,1836, p. 608). REM. Loisiblement, adv.,littér. Librement. Je sais et sens par exemple, que la Barcarolle de Chopin doit être jouée beaucoup plus lentement (...) mais pour oser la jouer devant d'autres aussi loisiblement qu'il me plaît, il me faudrait savoir que je pourrais aussi bien la jouer beaucoup plus vite (Gide, Journal,1921, p. 693). Prononc. et Orth. : [lwazibl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1295 lisible « licite, permis » (Lettre de Ph. le Bel, AN K 36 b, pièce 33 ds Gdf. Compl.); 1372 lesible (D. Foulechat, Trad. du Polycraticon de J. de Salisbury, BN 24287, fol. 67 d, ibid.). Dér. du verbe a. fr. loisir, v. loisir; cf. le synon. a.f. loisable, v. loisiblement. Fréq. abs. littér. : 119. Bbg. Delb. Matér. 1880, p. 191 (s.v. loisiblement). |