| LOGICIEN, -IENNE, subst. et adj. I. − Subst. PHILOS. Personne spécialement versée dans l'étude de la logique. Si l'ordre que nous observons dans les phénomènes n'était pas l'ordre qui s'y trouve, mais l'ordre qu'y mettent nos facultés, comme le voulait Kant, il n'y aurait plus de critique possible de nos facultés, et nous tomberions tous, avec ce grand logicien, dans le scepticisme spéculatif le plus absolu (Cournot, Fond. connaiss.,1851, p. 130).Nous ne commettrons pas la faute que les logiciens appellent une pétition de principe ou un cercle vicieux (P. Leroux, De l'Humanité, t. 1, 1840, p. 154).Le logicien décompose pour ainsi dire chaque démonstration en un très grand nombre d'opérations élémentaires (H. Poincaré, Valeur sc.,1905, p. 26). − P. ext. Personne raisonnant avec rigueur. Ne faudrait-il à ce pur logicien qui nous habite, pour qu'il eût le sentiment du mouvement, qu'il observât des modifications bien extraordinaires, des désordres inconcevables, et sans doute incompatibles avec la raison ou la vie? (Valéry, Variété II,1929, p. 22). II. − Adj. Qui raisonne de façon rigoureuse. J'admettrais aussi bien que les causes naissent indéfiniment les unes des autres, chaque cause étant l'effet d'une autre cause, et chaque effet, la cause d'autres effets. Pourquoi vouloir imaginer à tout prix un ordre suprême? Tentation de nos esprits logiciens (Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p. 1392). Prononc. et Orth. : [lɔ
ʒisjε
̃], fém. [-jεn]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. ca 1245 « personne versée dans la science de la logique » (Henri d'Andeli, Bataille des Sept Ars, éd. A. Héron, 51); 2. 1680 « écolier qui étudie en classe appellée Logique » (Rich.); 3. 1718 « personne qui a une manière de raisonner rigoureuse » (Ac.). B. Adj. 1721 idées logiciennes (Montesquieu, Lettres persanes, 129 ds Littré). Dér. de logique* d'apr. le lat. logicus; suff. -ien*. Fréq. abs. littér. : 194. |