| LOF, subst. masc. MARINE A. − Côté du navire qui est frappé par le vent. Aller au lof, venir au lof. ,,Aller au plus près du vent`` (Ac. 1835-1935). Oh! mon dieu, Montaigne a bien raison! Comme la fatalité nous masche! « Tu as b... renaclé pour venir au lof, vieux marsouin », lui dit [au Capitaine] un homme à figure repoussante, et qui n'avait qu'un œil (Sue, Atar-Gull,1831, p. 9). ♦ Virer lof pour lof. Virer de bord vent arrière de façon que le navire présente au vent son autre côté : Pour m'éloigner moins, je virai lof pour lof, et revins m'établir en panne, tribord amures à une encâblure environ, sous le vent du lieu où l'homme nous semblait surnager.
Dumont d'Urville, Voy. autour du monde, t. 1, 1832-34, p. 80. ♦ Lof! Ordre au timonier de mettre la barre du gouvernail sous le vent de manière que le navire vienne au vent (d'apr. Gruss 1952). Lof tout! Ordre au timonier de mettre la barre au maximum sous le vent de manière à faire tourner vivement l'avant du navire dans la direction d'où le vent souffle (Dumont d'Urville, Voy. autour du monde, t. 1, 1832-34, p. 80.). B. − Vieilli. Point inférieur d'une basse voile attaché contre le bord situé du côté du vent. Lever les lofs (Soé-Dup.1906).Lofs des basses voiles (Rob.).Cf. boute-lof rem. s.v. boute hors. Prononc. et Orth. : [lɔf]. Att. ds Ac. dep. 1762. Au plur. des lofs. Étymol. et Hist. 1. Ca 1155 « coin inférieur d'une basse voile qui est du côté du vent » (Wace, Brut, 11212 ds T.-L.); 2. ca 1470 tourner son voile au louf du vent « savoir tirer tout le profit possible d'une situation donnée » (G. Chastellain, V, 250, 27 ds Heilemann Chastellain, p. 184); 3. 1573 « distance comprise entre le mât et le bord d'un navire » (Dupuys, s.v. loo); 4. 1680 aller au lof (Rich.); 5. 1762 « côté du navire frappé par le vent » (Ac.). Peut-être empr. au m. néerl. loef « côté du vent », attesté dep. le xvies. seulement (Kilian ds FEW t. 16, p. 478a), mais qui est prob. plus anc., cf. le m. b. all. lôf « côté du vent » (FEW, loc. cit.). La localisation géogr. des 1resattest. en a. fr. (norm.) ferait plutôt penser à un étymon a. nord., qui n'est cependant pas attesté. Bbg. La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, pp. 168-169. |