| LITOTE, subst. fém. A. − Figure de rhétorique consistant à dire moins pour laisser entendre beaucoup plus qu'il n'est dit. La litote sévit à la fois dans le peuple (« Toi, je vais te caresser l'échine... ») et chez les précieuses (« Il n'est pas mal, ce tableau! ») (Morier1961) : Le théâtre classique n'est bien que dans la litote. henriet : La litote? Qu'est-ce que c'est que ça? sevrais : C'est quand on dit moins que ce qui est. Quand Suréna et Eurydice se sont quittés en s'aimant du fond de leur cœur, mais Eurydice dit seulement : notre adieu ne fut point un adieu d'ennemis.
Montherl., Ville dont prince,1951, II, 2, p. 885. B. − P. méton. Expression utilisant ce procédé. Il y a un certain goût classique qui voit la perfection de l'art dans une litote perpétuelle, dans une sobriété hyperbolique où on ne parlerait que par sous-entendu (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 133). Prononc. et Orth. : [litɔt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1521 liptote (Fabri, Rhet., fo62 rods Gdf. Compl.); 1730 (Du Marsais, Des tropes, Paris, Brocas, p. 118 ds Quem. DDL t. 25). Empr. au b. lat. des grammairienslitotes, gr. λ
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ς « simplicité, absence d'apprêt » et terme de rhét. « figure par laquelle on laisse entendre plus qu'on ne dit ». Fréq. abs. littér. : 22. |