| LISSAGE, subst. masc. A. − 1. Action de lisser, résultat de cette action. L'inclinaison du chapeau, le lissage des cheveux, l'enjouement du regard (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 861). 2. Opération technique de finition consistant à supprimer les inégalités de surface pour conférer (à un objet, une matière) une apparence lisse et brillante. Calandrage, glaçage, lustrage, polissage, satinage et lissage. L'opération du lissage n'a pas seulement pour but de rendre la surface de la feuille unie, elle sert encore à réunir à la masse même du papier les fibres superficielles (Villon, Dessin. et impr. lithogr.,1932, p. 368).C'est elle [la mise au vent] qui réalise le finissage des deux surfaces du cuir et rend le côté fleur particulièrement lisse, d'où le nom de lissage généralement donné à l'ensemble des opérations mise au vent et retenage (Gérard, Gobilliard, Cuirs et peaux,1947, p. 101). − ARM. ,,Opération que subissent certaines poudres et qui consiste à introduire superficiellement dans les grains une substance inerte ayant pour effet de réduire, pendant un certain temps, leur vitesse de combustion`` (Pyrotechnie 1972). Les grains [de poudre] (...) sortant du granulateur (...) sont trop mous (...). Il faut (...) les durcir par un lissage (Vennin, Chesneau, Poudres et explosifs,1914, p. 328). − INDUSTR. ALIM. ,,Étape de la technologie de fabrication de certains fromages à pâte fraîche, appelés pour cela pâte fraîche lissée`` (Clém. Alim. 1978). − CHIR. ESTHÉTIQUE. Synon. lifting.Le lissage (ou remodelage) consiste à (...) retendre [la peau] (Pt Lar. Méd.1976). B. − STAT. Méthode permettant de formuler, à partir d'observations, une loi rendant compte au mieux des modifications d'une variable en fonction d'une autre, à des variations aléatoires ou résiduelles près (d'apr. Mor. 1968). − En partic., ÉCONOMÉTRIE. Méthode ayant pour but d'éliminer les variations généralement saisonnières des séries chronologiques afin de dégager une valeur moyenne et d'établir des prévisions. Le calcul des moyennes mobiles s'apparente au lissage, à cette différence près qu'il pondère également les informations utilisées, quel que soit leur décalage dans le temps (Tézenas1972). REM. Lissement, subst. masc.,synon. (supra A 1).Ses clameurs, accompagnées de lissements rapides de sa barbe de fleuve historique, se perdaient dans la bienveillance générale (L. Daudet, Salons et journaux,1917, p. 20). Prononc. et Orth. : [lisa:ʒ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. a) 1762 « action de lisser une carte, un papier, une étoffe..., pour lui donner le brillant, le poli; résultat de cette action » (Duhamel du Monceau, Art du cartier, p. 24); b) 1840 arm. (Ac. Compl. 1842); 2. 1957 stat. (Berkeley, Cerveaux géants, p. 255). Dér. de lisser* « rendre lisse (une étoffe, un papier) »; suff. -age*. |