| LISEUR, -EUSE, subst. A. − 1. Personne qui lit beaucoup, qui aime lire. Florine est la plus grande liseuse de romans qu'il y ait au monde (Balzac, Illus. perdues,1839, p. 287).Le public en Russie, grand liseur de revues (Goncourt, Journal,1863, p. 1241).Excusez-la, c'est une liseuse et notre bibliothèque n'est pas très bien garnie (Theuriet, Mais. deux barbeaux,1879, p. 86). Rem. 1. Littré notait que Mmede Sévigné employait encore liseur au sens de « lecteur à haute voix ». Ce sens se trouve encore au xixes. : Toutefois, à la vue de sa liseuse demeurée immobile et comme endormie, (...) la reine, surprise encore, murmura doucement : − On me suit, Héléna? (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 104). 2. Noter ces ex. où l'on attendrait plutôt, aujourd'hui, lecteur : Voici une étude sur l'art du Japon qui va sortir du public restreint d'une revue spéciale et avoir les nombreux liseurs d'un grand journal (Goncourt, Journal, 1890, p. 1244). Donné à l'éditeur mes Pages choisies. (...) les liseurs modernes pourront entrevoir mon œuvre, accomplir le tour de ma sphère en quelques heures d'automobile (Bloy, Journal, 1905, p. 277). 2. TISS. Ouvrier, ouvrière qui pratique le lisage. Les manipulations dont le dessin initial est l'objet avant d'arriver à sa réalisation définitive, passant des mains du dessinateur à celles du metteur en carte, puis du liseur, et enfin du monteur (Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 70). B. − Instrument qui aide à la lecture. 1. Liseur à miroir. ,,Instrument qui permet, au moyen d'une glace concave et grossissante, renvoyant l'image sur un miroir plan, de lire plus facilement les caractères d'imprimerie de faible dimension`` (Nouv. Lar. ill.). 2. Porte-carte. Liseur pour cartes Michelin, sous forme de portefeuille à rabat, couverture plastique à deux faces intérieures transparentes permettant la lecture de deux plis (Catal. Manufrance,1962, p. 321). REM. Lisard, subst. masc.Var. pop. ou péj. de liseur. Réponds-moi sans mentir, si tu le peux, chien de lisard; d'où connais-tu Mmede Rênal, quand lui as-tu parlé? (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 19).L'ami de Saint-Cloud avait la lettre depuis dix jours, mais ne l'avait pas lue; il n'est pas fort lisard (Mérimée, Lettres Panizzi, t. 1, 1860, p. 123).Dans ma jeunesse, j'ai eu des camarades, élèves architectes, qui se piquaient de ne point être lisards, c'était le terme dont ils se servaient. Et en effet ils ne savaient autre chose que tracer un plan, laver une façade et ce qu'on enseignait alors à l'école (Viollet-Le-Duc, Archit.,1872, p. 214). Prononc. et Orth. : [lizœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. a) Fin xiies. leisor « lecteur » (Sermons de Saint Grégoire sur Ezéchiel, 91, 18 ds T.-L.); 1erquart du xiiies. liseour (Reclus de Molliens, Carité, 236, 3 ds T.-L.); b) 1680 « personne qui a l'habitude de lire beaucoup » (Rich.); 2. 1723 text. (Savary); 3. 1902 liseur à miroir (Nouv. Lar. ill.). Dér. du rad. lis-, des formes conjuguées de lire*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 84. |