| LIONCEAU, subst. masc. A. − Petit du lion et de la lionne. Le lionceau (...) s'élance, Il hérisse ses crins, il rugit de fureur, Bat ses flancs de sa queue... (Florian, Fables,1792, p. 92).Qui tiendra la forte lionne quand, de retour à son antre, elle n'y retrouve plus son lionceau? (...) elle court pendant qu'un chasseur maure lui emporte son petit... (Lamart., Cours litt.,1859, p. 296). B. − P. méton., HÉRALD. [En nombre égal ou supérieur à trois] Synon. de lion.trois lions ou lionceaux. (...) Pointes - d'or, à trois lionceaux de sable, couronnés d'or (Grandm.1852). C. − P. anal., rare, ZOOL. Petit du lion et de la lionne de mer. V. lion I C 2 b ex. de Quinet, Ahasvérus, 1833, 1rejourn., p. 71 et lion II C ex. de Quinet, Napoléon, 1836, p. 185. D. − P. métaph. 1. [Avec une nuance affective] Enfant. Quoique prince et Bourbon, le petit lionceau N'est, après tout, ami, qu'un enfant au berceau (Coppée, Mmede Maintenon, t. 2, 1881, p. 255).Elle eut une détente de lionne pour ouvrir au lionceau, délicieux enfant de six ans (L. Daudet, Mésentente,1911, p. 40).V. aussi lion II D 1 ex. de Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 384. 2. Jeune garçon ou jeune homme combatif, qui essaie ses forces, son pouvoir (parfois au détriment d'autrui). Le lionceau d'Arcole a déjà sa crinière; Des os des nations il se fait sa litière (Quinet, Napoléon,1836, p. 198).Il n'avait d'indulgence que pour les débutants de lettres, qui sont des lionceaux encore incapables de nuire (Barrès, Amori,1902, p. 242).Ce garçon si fort et si faible, si dur parfois et pourtant si tendre (...), ce lionceau quelquefois méchant, mais qui toujours avec moi rentra ses griffes (Mauriac, Bâillon dén.,1945, p. 407). E. − P. anal. [Au xixes.] Jeune élégant. Le lionceau déjà, notre beau camarade (...) Étalait aux regards des bas blancs bien tirés, Des escarpins bien faits (Pommier, Colifichets,1860, p. 121).Franz arriva tout pimpant, bichonné en « lionceau », dans son étroite redingote bleue, avec son large col byronien, la cravate flottante et le gilet de casimir chamois (Pourtalès, Vie Liszt,1925, p. 33). REM. Lionçonneau, subst. masc.,hapax. Ses fils, petits lionçonneaux qui regrettent le boulevard (Flaub., Corresp.,1853, p. 203). Prononc. et Orth. : [ljɔ
̃so]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1121-34 zool. leüncel (Philippe de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 373); 2. 1165 hérald. (Benoît de Ste-Maure, Troie, 7756 ds T.-L.); 3. 1731-38 « jeune homme fougueux et cruel » (Rollin, Histoire Ancienne, préf. ds Littré). Dimin. de lion*. Fréq. abs. littér. : 49. Bbg. Quem. DDL t. 20. |