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LINGUISTE, subst.
A. − Spécialiste de linguistique. L'étude de la méthode des linguistes et des caractères naturels qui leur servent à former les familles et les groupes, d'après la dégradation insensible des procédés grammaticaux (Renan, Avenir sc.,1890, p. 240).Il n'existe pas de bonne grammaire française, le linguiste qui consacrerait quelques années à cette tâche ferait plus que n'importe qui pour la purification de notre idiome (Du Bos, Journal,1923, p. 279).Le sens commun, en matière de langage, dispose d'un instinct qui ne le trompe guère; (...) il perçoit exactement, bien avant grammairiens et linguistes, les plus menues variations d'un sens (Paulhan, Fleurs Tarbes,1941, p. 78).
B. − Personne versée dans la connaissance des langues (vieilli); spécialiste d'une ou plusieurs langues étrangères. C'était, je vous l'ai dit, une forte linguiste, Et le grec et l'hébreu manquaient seuls à sa liste (Pommier, Vers pour elle,1877, p. 47).
Prononc. et Orth. : [lε ̃gɥist] et, marginalement, [-gwist], [-gist] (respectivement 3 et 2 sujets ds Martinet-Walter 1973). Veikko Väänänen, Sommes-nous [lε ̃gɥist] ou [lε ̃gist]? ds Neuphilol. Mitt., 1979, t. 80, no4, pp. 399-400 réfute une hypothèse selon laquelle seul [-gist] serait ,,français``. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1632 d'apr. Bl.-W.1-5; 1668 (J. Chapelain, Lettres, éd. Ph. Tamizey de Larroque, t. 2, p. 547); à nouv. av. 1723 (Boiste, Add. et corr. qui cite Aignan). Dér. sav. du lat. lingua « langue »; suff. -iste*. L'angl. linguist « celui qui étudie le langage » est attesté dès 1641 ds NED et au sens de « celui qui connaît plusieurs langues » dès 1591, ibid. Fréq. abs. littér. : 28.